Deux vues opposées sur les actions européennes

Après une hausse de 8% depuis le début de l’année, l’avenir des actions européennes ne fait pas l’unanimité.

Jocelyn Jovène 05.09.2013
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La "rentrée" des investisseurs après la pause estivale s’annonce sans doute compliquée pour la construction des portefeuilles investis en actions. Après un été volatil, les actions européennes ont-elles retrouvé un potentiel de hausse ou vont-elles vivoter d’ici la fin de l’année ? Les experts sont partagés, comme l'illustrent deux notes datées du 4 septembre, publiées par Morgan Stanley et Exane BNP Paribas.

Morgan Stanley a ainsi relevé son objectif de cours à 12 mois sur l’indice MSCI Europe à 1.350 points, soit un potentiel de hausse de 7%. Mais les stratégistes de la banque américaine ont dans le même temps revu à la baisse leur anticipation de croissance bénéficiaire (graphique) et estiment que le mouvement de revalorisation des actions européennes, après deux ans de "rerating", est désormais épuisé.

Source: Morgan Stanley

La banque estime néanmoins que sur le moyen terme, les actions européennes restent une classe attrayante. Mais qu’il n’est peut-être pas opportun de s’y précipiter à court terme, compte tenu d’un environnement moins favorable aux investisseurs – hausse des rendements obligataires, sentiment et appétit pour le risque élevés, incertitudes sur la politique de la Fed.

Cette vue prudente à court terme sur les actions européennes n’est pas partagée par les stratégistes d’Exane BNP Paribas. Ces derniers ne nient pas des facteurs d’inquiétude (sur l'Asie notamment), mais réaffirment leur vue positive sur l’Europe.

"Les valorisations sont toujours faibles, l’économie européenne donne des signes de reprise et le niveau absolu de la croissance des bénéfices pour 2014 se situe à 14% - sur la base des attentes du consensus – ce qui rend [les actions européennes] attrayantes", écrit Exane, qui s'appuie entre autre sur le graphique suivant.

Source: Exane BNP Paribas

Même s’il y a eu "rerating" des actions européennes, le niveau des profits est tellement déprimé par rapport à la situation d’avant crise que la classe d’actifs dispose - de fait - de plusieurs moteurs soutenant la thèse d’une appréciation.

Il reste que les marchés sont toujours confrontés à une forte incertitude, source de volatilité pour les indices boursiers. En effet, ils doivent faire face au changement de politique monétaire de la Fed alors que la reprise économique mondiale et américaine sont fragiles.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.