Les actions peuvent encore supporter une hausse des taux

La normalisation des primes de risque a encore de la marge dans plusieurs pays développés, selon Société Générale.

Jocelyn Jovène 12.07.2013
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La hausse brutale des taux longs provoquée par les annonces de la Fed en mai dernier a entraîné un regain de volatilité sur les marchés financiers. Après une première phase de normalisation des primes de risque, liée principalement à la réduction du risque d’éclatement du système financier (en 2008-2009) puis de la zone euro (2011-2012), les marchés d’actions affichent dans l’ensemble des niveaux de valorisation raisonnables.

Mais la hausse des taux faisant son chemin, combien les Bourses aux Etats-Unis et en Europe peuvent-elles supporter ? Selon les stratégistes de Société Générale, le marché américain peut encaisser une hausse de 121 points de base sur les niveaux actuels avant que la valorisation relative des actions par rapport aux obligations ne soit plus attrayante.

L’Europe continentale dispose d’une plus grande marge de progression (+257 points de base), tandis que le Royaume-Uni ne pourrait en théorie encaisser qu’une hausse de 54 points de base.

Dans l’univers des actions émergents, l’Inde est le pays le plus vulnérable à la poursuite de la hausse des taux, tandis que la Chine dispose de la marge de progression la plus confortable (363 points de base). Le Brésil et la Russie sont dans une situation intermédiaire (+105 pb et +132 pb respectivement).

Source: Société Générale Cross Asset Research

Société Générale rappelle que ce travail a été fait en estimant que les autres variables clefs de la prime de risque actions (anticipations de résultats notamment) restaient identiques.

Pour aller plus loin

La prime de risque d'une action est le surcroît de rémunération attendu (par rapport à une obligation) pour qu'un investisseur détienne cette action. C'est à la fois un indicateur de cherté relative et d'attrait pour la classe d'actifs.

Plus la prime de risque est élevée, moins les actions sont chères par rapport aux obligations, mais cela indique aussi que les investisseurs sont moins enclins à en détenir (plus grande aversion au risque).

Historiquement, la prime de risque actions - qui se calcule de différentes manières - se situe en moyenne à 4,5% en Europe (selon les calculs de Société Générale).

 Source: Société Générale Cross Asset Research

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.