4 erreurs à éviter

Faibles rendements, perspective de hausse des taux peuvent profiter aux investisseurs en quête de rendement.

Christine Benz 18.05.2016
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Cela semble une éternité mais en 2007, il est était possible de gagner de l’argent en plaçant ses liquidités ou en investissant dans une obligation de qualité de maturité moyenne.

9 ans plus tard, les injections massives de liquidités par les banques centrales ont changé la donne : les rendements à attendre des actifs les moins risqués ont chuté et pour trouver des rendements plus conséquents, les investisseurs sont obligés de grimper l’échelle du risque, ce qui ne manque pas de soulever des interrogations sur le manque de liquidités mais aussi sur le risque de perte en capital si les taux venaient à remonter plus rapidement que prévu.

Dans ce contexte, les placements qui peuvent être source de rendement présentent des opportunités… de commettre des erreurs. En voici quatre typiques selon nous.

Erreur 1 : Utiliser les obligations pour s’assurer de la liquidité

Un environnement de taux bas et des marchés financiers qui ont malgré tout bien performé ces dernières années ont conduit les investisseurs à prendre plus de risque que par le passé. Ceux qui privilégiaient les taux sont allés vers les actions, ceux qui détenaient des obligations de qualité investissement sont allés s’aventurer dans le high yield…

Certains de ces placements peuvent éventuellement faire sens à condition de connaître les risques associés (notamment celui de la liquidité et de la corrélation avec les autres classes d’actifs, en particulier quand les marchés financiers sont stressés).

De même, le cash a perdu de son attrait car il ne rapporte plus rien. Mais dans des marchés qui paniquent, détenir du cash n’est pas une mauvaise idée, au contraire. L’important est de conserver du cash à un niveau adéquat avec ses besoins pour être flexible, c’est-à-dire pouvoir saisir des opportunités d’investissement ou couvrir certains besoins en cas d’urgence.

Erreur 2 : Sous-estimer le risque

Dans un environnement de taux bas, toutes les sources de rendement ont été exploitées. S’il existait une classe d’actifs qui peut produire du rendement avec un risque modéré, les investisseurs se seraient déjà précipités dessus, conduisant à une élévation des prix et une chute des rendements.

Le problème est que cette stratégie conduit à ne plus percevoir le risque et donc à s’exposer à des déconvenues lorsque les marchés sont plus agités ou moins liquides. Les déboires de certains fonds dans l’univers du haut rendement l’an dernier sont là pour nous le rappeler.

Aujourd’hui, les investisseurs institutionnels s’entichent de placements moins liquides dans le private equity, les infrastructures, les prêts… Mais ils oublient sans doute les risques d’engorgement. Ces classes d’actifs apprécient l’arrivée de capitaux mais elles ont du mal à gérer les sorties, surtout lorsque celles-ci sont massives.

Erreur 3 : Ne pas suffisamment diversifier

La diversification reste la clef d’une bonne gestion financière. C’est également le meilleur moyen de détenir des sources de revenu peu corrélées et profiter ainsi d’environnements de marchés divers. Détenir des obligations de qualité qui peuvent assurer un coupon décent même en phase de remontée des taux peut être une bonne idée. Avoir des actions qui profiteront d’un environnement économique plus porteur peut aussi faire sens dans une logique de rendement total.

Le tout est d’éviter d’aller dans les produits nouveaux, peu testés ou à la mode et de se contenter dans des choses que l’on comprend ou que l’on connaît. « Faire » des obligations de qualité est sans doute plus sage que d’aller sur du haut rendement, sauf à bien cmoprendre les risques encourus ainsi que les sous-jacents dans lesquels on investit (Quelles sont les termes, protections et obligations ? Quelle est la contrepartie ?).

Détenir des titres sensibles aux variations de taux mais de qualité avec des titres de moindre qualité mais moins sensibles aux taux peut faire sens.

Erreur 4 : Oublier la fiscalité

Les choix d’allocation d’un portefeuille diversifié peuvent avoir des conséquences fiscales non négligeables. C’est pourquoi le choix des supports d’investissement et des éventuelles « enveloppes » fiscales où les loger est important. Vaut-il mieux privilégier l’assurance vie en unités de compte pour avoir plus de flexibilité ou rester dans le fonds en euros qui ne rapporte plus rien ou si peu ? Est-il opportun des détenir d’autres types de placements (PEA) mais cela est-il cohérent avec l’objectif de générer du rendement ?

 

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A propos de l'auteur

Christine Benz

Christine Benz  responsable des questions de finance personnelle de Morningstar.