Quelles classes d’actifs alternatives pour générer du rendement ?

Les investisseurs en quête de rendement et à la recherche d’alternatives aux obligations peuvent toujours considérer d’autres sources de diversification de leur portefeuille.

Jocelyn Jovène 23.01.2015
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A l’instar des investisseurs institutionnels, la palette d’actifs pour diversifier un portefeuille est vaste. La première catégorie est le secteur de l’immobilier, dont le poids dans l’allocation d’actifs de certains institutionnels tend à croître

La pierre

Le secteur immobilier a été l’une des classes d’actifs offrant à la fois un gain en capital significatif l’an dernier et qui assure sur longue période une source de revenu conséquente, liée à la forte visibilité sur les rendements locatifs (qu’il s’agisse de bureaux, de commerces/centres commerciaux ou de logements).

Pour les gérants qui suivent ce secteur, un des indices de référence est l’indice FTSE EPRA/NAREIT, qui suit plusieurs zones géographiques (ici, l’indice dédié à la zone euro).

Fin 2014, cet indice a généré une performance de 23,1%, pour une volatilité de 12,1% sur un an, soit un couple rendement-risque relativement intéressant. Cet indice est toutefois relativement concentré. Fin 2014, sa capitalisation boursière totale était de 77,7 milliards d’euros, mais les 10 premières positions de l’indice en représentaient près de 71%.

Source : FTSE, Morningstar.

Les infrastructures

Les infrastructures sont une autre classe d’actifs qui prend de l’ampleur depuis peu. La difficulté première est de parvenir à définir ce qu’est une infrastructure, car cette notion peut avoir des acceptions très différentes, comme le rappelle une étude de la Banque Européenne d’Investissement.

On peut dire qu’une infrastructure est un actif fixe à usage collectif, qui s’inscrit dans un cadre régulé par la puissance publique et dont la gestion peut être confiée à un acteur public, semi-public, privé voire associatif. Parmi ces infrastructures, on trouve des concessions autoroutières, aéroportuaires, des pipelines, des réseaux de télécommunications, des réseaux électriques ou ferroviaires, ou encore des complexes touristiques.

Ces dernières années, cette classe d’actifs a généré des rendements intéressants, comme l’illustre le graphique suivant.

Source : FTSE, Morningstar.

L’indice précédent, qui capitalisait 553 milliards de dollars fin 2014, a surperformé les marchés actions avec une volatilité et une perte maximale sensiblement inférieures aux indices actions.

Contrairement aux idées reçues (ce seraient les pays émergents qui ont les plus gros besoins et offrent le plus de potentiel), la surperformance de l’indice a été le fait des pays développés.

Cela peut en partie se comprendre. Les pays développés ont été les plus actifs en matière de politiques monétaires accommodantes qui ont alimenté une baisse significative des coûts de financement, améliorant mécaniquement la rentabilité de projets d’infrastructures, qui recourent souvent de manière importante à l’endettement.

Risques

L’intérêt de ces deux classes d’actifs est que les investisseurs peuvent les aborder de différentes manières. Pour les institutionnels, il y a l’option de la détention en direct (à 100% ou en tant que co-investisseur) ; il y a aussi la détention de fonds ou d’actions exposés à cette classe d’actifs. Ces deux options sont également à la portée des investisseurs particuliers.

Il faut toutefois observer que les grands indices exposant à l’immobilier ou aux infrastructures sont des indices dont les sous-jacents sont des actions. L’investisseur s’expose donc mécaniquement à un risque de baisse des marchés actions et doit toujours bien comprendre à quoi il s’expose lorsqu’il décide d’engager une partie de son patrimoine sur des instruments financiers, par nature volatils.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.