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Depuis qu’il est devenu clair que la Grèce ne trouverait pas preneurs de ses émissions lorsqu’elle devrait revenir sur les marchés en 2012, il est devenu impérieux pour ses partenaires d’organiser un nouveau plan de financement à moyen terme. La première condition pour y parvenir était que le gouvernement et le Parlement grecs adoptent un nouveau plan de réduction du déficit budgétaire et, point crucial, un plan de ventes d’actifs de grande taille, 50 MdsEUR (23% du PIB sur la base du T1 2011) d’ici 2015. Malgré une forte opposition sociale et un refus de coopération de l’opposition, le plan a été adopté, convaincant ainsi UE et FMI de débloquer les 12Mds de la 5ème tranche du prêt de 110 Mds décidé en mai 2010.
Comme les exigences des diverses parties prenantes, Etats prêteurs et leurs parlements, BCE et porteurs de dette grecque sont encore assez éloignées, la perspective d’un accord de refinancement à partir de 2012 et pour les années suivantes lors du prochain Conseil des ministres des finances de l’UE du 11 juillet, s’éloigne. En théorie, le gouvernement grec pourrait donc se retrouver en cessation de paiement à la prochaine échéance, début octobre, comme les marchés l’avaient un moment craint avant les votes du Parlement. Nous pensons que le drame ne se répétera pas et qu’un compromis sera laborieusement bâti au cours de l’été. Mais il est peu probable qu’il résoudra l’équation de solvabilité à long terme de la Grèce. Mal calibré, il pourrait même en durcir l’impossibilité.