Alpha et thèmes d’investissement

Il existe des thèmes porteurs qui donnent envie d’investir. Attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre…

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Il ne faut pas être grand clerc pour identifier, assez rapidement, quelles sont les grandes familles de fonds, et même les fonds, qui au cours de la dernière année ont enregistré les meilleures performances : 100% pour le fonds East Capital Russian qui, comme la grande majorité des fonds investis sur les marchés d’Europe de l’Est et Centrale, a connu un très beau parcours en 2005.

Il y a aussi le fonds Global Energy (près de 70% sur 1 an) qui arrive en tête des classements, le Emerging Markets Strategic Fund ou bien encore le Callander Japan. Que des fonds qui ont caracolé en 2005, mais qui en réalité, pour la majorité d’entre eux, ont été portés par leurs marchés respectifs.

Ainsi, on a assisté l’année dernière à une véritable renaissance de la bourse de Tokyo après plus de 10 ans de léthargie. Il est donc assez logique que les fonds jouant cette classe d’actif en profitent.

La "valeur ajoutée" du gérant

Certains d’ailleurs en profitent mieux que d’autres. C’est ce que les professionnels appellent la valeur ajoutée du gérant par rapport à sa classe d’actifs, tout simplement appelée "alpha". En clair, lorsqu’un marché fait +20% sur l’année qu’un fonds jouant ce marché fait lui aussi environ 20%, ce fonds affiche un alpha nul.

En revanche quand un marché a un parcourt modeste, de l’ordre de 5% sur l’année, et qu’un fonds investi sur ce marché enregistre sur la même période une performance de 10%, on est un présence d’un alpha important.

Certains investisseurs recherchent l’alpha, c’est à dire cherchent à identifier les fonds qui se comportent mieux que leurs marchés. D’autres au contraire estiment que cet exercice est périlleux, qu’il y a trop de risques de se tromper, et que donc il vaut mieux parier sur un marché ou thème d’investissement plutôt que de parier sur un fonds.

Les deux approches ne sont pas exclusives

Les parcours qu’ont connu au cours des derniers mois ou des derniers trimestres certaines places incitent d’ailleurs à développer cette approche : il faut jouer le Japon, l’Europe Emergente ou l’énergie... On est tenté de dire que la doctrine est alors : qu’importe le fonds puisque le marché est de toute façon porteur. Cette vision des choses appelle quelques remarques et réserves.

Au niveau des remarques, rappelons d’abord que si on souhaite jouer un marché ou un thème d’investissement le plus simple consiste à acheter un tracker ou ETF, c'est-à-dire un fonds qui reproduit fidèlement le comportement d’un indice avec des frais minimum. Dans ce cas, la question de l’alpha ne se pose pas.

D’autre part, il est bon d’avoir toujours 2 réserves à l’esprit. Dans le cas où il n’existe pas de tracker, on prendra un fonds géré de façon plus ou moins active en n’oubliant pas que même sur des marchés porteurs certains gérants réussissent à obtenir des performances calamiteuses (alpha sombrement négatif…). Enfin si les classes d’actifs un peu exotiques que nous avons évoquées (Japon, Europe Emergente, etc) apparaissent attractives, il faut raison garder : sauf à aimer prendre des risques importants elles ne doivent pas représenter en cumulé plus de 5 à 40% maximum d’un portefeuille de fonds.

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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.