Résurrection d’internet

Point d’orgue du rebond boursier des valeurs technologiques : la mise sur le marché de Google en 2004. Un ticket à 15 milliards de dollars minimum

Facebook Twitter LinkedIn

C’est reparti et on va voir ce que l’on va voir : le moteur de recherche Google, créé il y a à peine 5 ans, devrait être mis en bourse en 2004. On parle de 15 milliards de dollars pour cette opération, certains évoquent 25 milliards. Il serait même question d’effectuer une partie du placement via un système d’enchère sur Internet…

Bref, l’histoire semble repasser les plats et on a un peu l’impression bizarre de retrouver cette ambiance exaltée des années 98-2000 lorsque bourse et internet se conjuguaient sur le mode superlatif.

Alors qu’une autre entreprise de technologie comme STMicroelectronics qui peut afficher de nombreuses années d’historique, une base de clientèle importante, de multiples brevets et une forte notoriété internationale voit sa capitalisation boursière culminer aux alentours des 20 milliards d’euros, le scénario du "petit prodige" qui casse la baraque est en passe de se réitérer.

Belle réussite

Faut-il s’en inquiéter ? Les marchés seraient-ils de nouveau menacés de grands mouvements spéculatifs qui le laisseraient encore une fois exsangue ? Ou tout simplement est-on en face d’une entreprise qui dispose de réels atouts et de réels actifs dans un secteur en croissance continue ?

Pur produit de l’industrie internet, Google est un moteur de recherche : ses ordinateurs passent au crible les milliards de pages disponibles sur le web pour les indexer et permettre aux internautes de faire des recherches sur la toile.

Un travail de fourni qui requiert des puissances de traitement informatique considérables ainsi que des technologies sophistiquées afin que l’indexation soit la plus intelligente possible. Bref, un savoir-faire reconnu dans l’industrie et qui a permis à Google d’être aujourd’hui la référence en la matière. Et aussi bien sûr de générer du chiffre d’affaires.

Quel barrage à l’entrée ?

Car Google fait partie de la catégorie des survivants : ceux qui génèrent suffisamment de chiffre d’affaires pour être financièrement viables. Un club où on retrouve des Yahoo, des eBay, des Amazon…

Autant de sociétés cotées dont les cours de bourse sont repartis à la hausse depuis près d’un an. Des sociétés avec une activité en hausse constante et dont certaines produisent des bénéfices. Google a donc sa place dans ce club des industriels de l’internet qui ont réussi à mettre en place un modèle financier viable. L’entreprise ne publie pas de chiffres officiels mais elle est créditée d’un chiffre d’affaire de l’ordre de 300 à 500 millions de dollars selon les informations publiées par la presse américaine…

Reste que ce qui a fait la force de Google demeure aujourd’hui sa principale faiblesse : la puissance des ordinateurs croît aussi rapidement que leurs prix baissent, les technologies d’indexation on le sait en sont encore à leur début et il faut s’attendre dans ce domaine à des ruptures, des remises en cause. L’actif le plus tangible de Google est en définitive peut-être sa position prépondérante sur le marché. Un actif que l’on peut être tenté de jouer sur le court terme… tant qu’il n’est pas battu en brèche par un nouvel entrant.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.