Atos attend un refinancement de 1,2 md d'euros

Le groupe attend des propositions d'ici fin avril.

Agefi/Dow Jones 09.04.2024
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Crédit photo: AP

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de services numériques en difficulté Atos a annoncé mardi que ses besoins de refinancement s'élevaient à 1,2 milliard d'euros et qu'il attendait d'ici à la fin avril des propositions en vue d'un accord global de renflouement, au prix d'une dilution "significative" des actionnaires existants.

Selon les paramètres d'un cadre de refinancement présenté lundi à ses créanciers financiers, Atos a indiqué avoir besoin de 600 millions d'euros de liquidités pour financer son activité sur la période 2024-2025. Les fonds pourront être fournis "sous la forme de dette et/ou de capital par des parties prenantes existantes ou des investisseurs tiers", a précisé le groupe.

Ces paramètres, qui se basent sur le périmètre actuel du groupe, comprennent 300 millions d'euros de nouvelles lignes de crédit renouvelables et 300 millions d'euros de lignes de garanties bancaires additionnelles, a ajouté Atos dans un communiqué.

Enfin, le groupe, qui souhaite réduire de 2,4 milliards d'euros son endettement, vise une extension de cinq ans des échéances de la dette résiduelle.

Vers 9h40, l'action Atos perdait 2,7%, à 2,25 euros, après avoir gagné jusqu'à 8,2% en début d'échanges. Le titre a chuté de près de 70% depuis le début de l'année.

La "première lecture de ce plan de refinancement est que les efforts demandés tant aux créanciers financiers qu'actionnaires sont élevés pour des contreparties limitées sur un horizon temporel éloigné", estiment les analystes d'Octo Finances.

Pas de discussions sur un renflouement avec Kretinsky

Atos attend désormais des propositions "incluant l'apport de nouveaux fonds d'ici le 26 avril". "Compte tenu des besoins du groupe, un accord global de refinancement entraînera une dilution significative des actionnaires existants", a-t-il prévenu.

Atos étudiera toutes les propositions soumises dans le cadre du processus présenté aux créanciers, a indiqué le directeur général du groupe, Paul Saleh, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. Ainsi, le groupe étudiera également le plan que prévoit de présenter le consortium mené par Onepoint et son président et fondateur David Layani, a précisé le dirigeant.

Au cours du week-end, le spécialiste de la transition numérique Onepoint, le premier actionnaire d'Atos avec 11,1% du capital, a annoncé son intention de présenter d'ici à la fin avril un plan stratégique, baptisé "OneAtos", soutenu notamment par la société d'investissement Butler Industries.

Atos n'a pas eu de discussions concernant son renflouement avec l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, a indiqué Paul Saleh. "S'il est intéressé, il fera partie des tiers" qui peuvent soumettre leurs propositions d'ici au 26 avril, a ajouté le dirigeant. Atos avait annoncé en février l'échec de ses négociations avec EP Equity Investment (EPEI), un fonds détenu principalement par Daniel Kretinsky, sur une cession de ses activités historiques d'infogérance Tech Foundations.

Financement intermédiaire de 450 millions d'euros

Atos souhaite parvenir à un accord global de refinancement d'ici à juillet, date d'arrivée à échéance d'un prêt de 1,5 milliard d'euros dont les termes comprennent toutefois une option d'extension de six mois jusqu'en janvier 2025.

Dans l'intervalle, le groupe a obtenu un accord de principe avec un groupe de banques, un groupe de détenteurs d'obligations et l'Etat sur un financement intermédiaire de 450 millions d'euros.

"L'Etat prend sa part dans ce financement qui permet de stabiliser la situation financière du groupe et de donner de la visibilité aux parties prenantes, à travers l'octroi d'un prêt de 50 millions d'euros", a précisé mardi le ministère de l'Economie et des Finances dans un communiqué distinct.

Ce prêt constitue "une première étape dans la protection des activités stratégiques du groupe annoncée par [le ministre de l'Economie Bruno Le Maire] le 19 mars dernier", a ajouté Bercy. Le ministre "utilisera tous les moyens à sa disposition pour garantir la protection des activités stratégiques", a rappelé Bercy.

L'accord de financement intermédiaire comprend un droit pour l'Etat d'acquérir des activités souveraines sensibles en cas notamment de franchissement par un tiers du seuil de 10% ou d'un multiple de 10% du capital ou des droits de vote d'Atos, a de son côté précisé le groupe.

Atos a par ailleurs présenté des objectifs financiers pour 2024, dont un chiffre d'affaires de 9,9 milliards d'euros, en repli organique d'environ 2% rapport à 2023.Le groupe table sur une marge opérationnelle représentant 4,3% du chiffre d'affaires, contre 4,1% en 2023.

Le flux de trésorerie disponible après intérêts et impôts à la fin de 2024 devrait être négatif à hauteur de 0,6 milliard d'euros.

A l'horizon 2027, Atos vise un chiffre d'affaires de 11,4 milliards d'euros, une marge opérationnelle de 10,3% et un flux de trésorerie disponible après intérêts et impôts de 0,5 milliard d'euros.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: LBO

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