Après ses résultats, que faire de ses titres Pernod Ricard ?

Il y a encore beaucoup de travail pour rassurer sur la capacité de redressement durable du deuxième groupe mondial de vins et spiritueux.

Philip Gorham, CFA 16.02.2024
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Crédit photo : AP

Pernod Ricard a publié jeudi des résultats semestriels jugés plutôt rassurants par la Bourse, l’action commençant à regagner du terrain après plusieurs mois difficles.

Selon Philip Gorham de Morningstar, le titre semble toujours relativement attrayant. Il était d’ailleurs dans nos dernières sélections de titres

Nous avons rassemblé les principaux éléments d’évaluation et d’analyse financière des résultats de l’entreprise.

Données clefs Morningstar pour Pernod Ricard

 

Notre avis sur les résultats semestriels de Pernod Ricard

Pernod Ricard a publié une performance au premier semestre de l'exercice 2024 très proche de nos prévisions, mais la société a sous-performé son rival Diageo, qui a affiché une baisse organique des ventes de 0,6% au cours de la même période, a abaissé ses prévisions pour le reste de l'année et a réduit son programme de rachat d'actions.

Le marché a toutefois réagi positivement à cette publication, probablement parce que la direction a réitéré ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires à moyen terme de 4 % à 7 %.

Nous allons revoir à la baisse nos estimations à court terme, mais cela n'aura pas d'impact sur notre estimation de juste valeur de 185 euros par action ou sur notre note de rempart concurrentiel (« Moat »).

Pernod et Diageo se négocient en dessous de nos estimations de valeur intrinsèque, mais nous pensons que le caractère cyclique de la catégorie signifie que les actions ne sont pas susceptibles d'offrir les qualités défensives que de nombreux investisseurs recherchent dans le secteur de la consommation courante.

Le chiffre d'affaires du premier semestre a baissé de 3 % en glissement annuel sur une base organique pour atteindre 6,6 milliards d'euros, ce qui implique un affaiblissement séquentiel par rapport à une baisse d'environ 4 % au deuxième trimestre.

Cependant, la société notait un premier semestre fort en 2023, et le taux de croissance organique empilé sur deux ans de 9% reste supérieur à nos attentes à moyen terme.

Le volume a baissé de 11%, atténué par un prix/mix de 6%, tous deux en légère baisse par rapport au trimestre précédent.

Comme nous l'avions prévu, la Chine et les Etats-Unis, deux marchés clés pour Pernod, restent faibles avec des baisses de ventes organiques de 9% et 7%, respectivement. Compte tenu de la faiblesse économique de certains autres marchés d'Asie du Sud-Est, nous sommes toutefois impressionnés par la croissance organique de 1 % des ventes dans la section Asie/reste du monde au premier semestre et au deuxième trimestre de l'année.

La baisse des volumes a pesé sur la rentabilité de Pernod, et la marge d'exploitation déclarée pour le premier semestre a reculé de 152 points de base par rapport à l'année précédente, bien que cela soit conforme aux attentes, et nous nous attendons à ce que l'expansion des marges revienne lorsque les volumes et la composition des produits deviendront positifs.

Pernod a réduit son programme de rachat d'actions à 300 millions d'euros pour l'exercice 2024, par rapport au programme initial de 500 à 800 millions d'euros annoncé en août 2023, et a abaissé ses prévisions, certes vagues, pour l'année à un chiffre d'affaires stable par rapport à ses prévisions précédentes de croissance organique du chiffre d'affaires.

Néanmoins, les investisseurs seront soulagés que les perspectives de la direction n'aient pas été plus mauvaises.

Pernod s'en tient à son objectif de croissance organique du chiffre d'affaires à moyen terme de 4 % à 7 % et espère se situer dans le haut de cette fourchette.

Nous estimons que la croissance du chiffre d'affaires en régime permanent est de 5 % et nous sommes convaincus que les franchises fortes dans la catégorie des spiritueux peuvent croître à des taux supérieurs à la moyenne du secteur des produits de consommation à moyen et long terme.

Cependant, le ralentissement en Chine, qui a représenté 11 % des ventes nettes de Pernod au premier semestre, a amené les investisseurs à s'interroger sur la trajectoire de croissance à long terme de l'entreprise, ce qui a contribué à la dépréciation de l'action au cours des trois derniers trimestres.

Même si nous pensons que la Chine ne renouera pas avec la croissance avant quelques trimestres, il est réconfortant de voir que la direction garde confiance dans le marché chinois, et nous pensons qu'il y a là une opportunité de croissance attrayante pour Martell et l'ensemble du portefeuille à long terme.

 

© Morningstar, 2024 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Pernod Ricard SA142,40 EUR-0,07Rating

A propos de l'auteur

Philip Gorham, CFA  Philip Gorham, CFA, is an associate director of equity research for Morningstar.