Kering réorganise sa direction, rebondit en Bourse

François-Henri Pinault remanie les postes les plus en vue et fait monter Francesca Bellettini, jusqu’ici en charge d’Yves Saint-Laurent.

Jocelyn Jovène 19.07.2023
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KER

Crédit photo: AP

Le groupe de luxe Kering, propriétaire des marques Gucci, Yves Saint-Laurent (YSL), Balenciaga et Bottega Veneta, a annoncé mardi soir une réorganisation de son équipe dirigeante.

Francesca Bellettini, actuelle patrone de YSL depuis 2013, est nommée « Directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des Maisons », tout en conservant la direction de l’emblématique marque parisienne de la rive Gauche.

Marco Bizzarri, PDG de Gucci depuis 2015 et membre du comité exécutif depuis 2012, quittera Kering le 23 septembre 2023 et sera remplacé par Jean-François Palus. Ce dirigeant historique de Kering et proche collaborateur de François-Henri Pinault est nommé PDG de Gucci « pour une période transitoire », sans donner plus de précisions.

Il est néanmoins indiqué qu’il démissionnera de son poste d’administrateur du groupe.

Enfin Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est nommé Directeur général adjoint en charge des Opérations et des finances, supervisant l’ensemble des fonctions support de Kering.

Ces annonces provoquent un rebond du cours de Bourse de Kering, à la traîne de ses rivaux hexagonaux et plombé par les difficultés de Gucci. Le titre gagne près de 6% à la Bourse de Paris. Depuis le début de l’année, il progresse de 9,2% contre un bond de 27% pour LVMH et 30% pour Hermès.

« Compte tenu de la sous-performance relative de Gucci ces dernières années et plus récemment de la plupart des marques du groupe, Kering semble avoir décidé d'opérer les changements nécessaires pour répondre aux problèmes au sein de son organisation », observe Zuzanna Pusz, analyste chez UBS, dans une note aux investisseurs datée du 18 juillet.

Jean Danjou, analyste d’Oddo BHF, souligne pour sa part le recentrage du pouvoir décisionnaire au sein de la holding familiale. « Un plus grand pouvoir instauré au centre du groupe vise, selon nous, à rééquilibrer le management des différentes maisons qui paraissait laisser jusque-là beaucoup d’autonomie aux équipes », écrit-il dans une note du 19 juillet.

Il s’interroge toutefois sur les changements opérés chez Gucci, « plus difficile à interpréter », soulignant le caractère transitoire de la nomination de Jean-François Palus à la tête de l’actif le plus important du groupe de luxe.

Reste à savoir si ces changements suffiront à insuffler une dynamique favorable plus pérenne pour le groupe contrôlé par la famille Pinault.

L’espoir d’un rebond de l’activité mondiale du luxe aidé par la réouverture de l’économie chinoise fin 2022 et la fin de la politique zéro-COVID a été récemment douché par des statistiques de croissance et de consommation moribondes au deuxième trimestre de 2023.

Le PIB chinois a progressé de 6,3% après +4,5% au premier trimestre, en grande partie grâce à une base de comparaison favorable.

La plupart des groupes de luxe européen dépendent pour une part parfois significative de leurs ventes de la santé du consommateur chinois et des flux de touristes chinois dans le monde.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Hermes International SA2 276,00 EUR-0,31Rating
Kering SA339,25 EUR-0,59Rating
Lvmh Moet Hennessy Louis Vuitton SE784,50 EUR-0,19Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.