L’IA source d’une nouvelle vague de productivité

Goldman Sachs estime l’impact de la productivité à environ 1,5 point de pourcentage et un gain annuel de 7 points de pourcentage sur le PIB. Mais des incertitudes demeurent.

Jocelyn Jovène 11.04.2023
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L’extraordinaire gain de popularité de ChatGPT, inauguré fin 2022, soulève une série de questions sur l’impact de l’intelligence artificielle « générative » sur l’économie, en particulier sur les métiers à risque et ceux, nouveaux, qui pourraient émerger.

A partir de données d’emploi aux Etats-Unis, en Europe et dans d’autres régions du monde, les économistes de la banque Goldman Sachs ont récemment estimé qu’environ 300 millions d’emplois dans le monde pourraient être impactés par une automatisation utilisant les technologies d’IA.

L’impact sur la productivité globale pourrait atteindre 1,5 point de pourcentage par an sur une période de 10 ans en considérant une adoption généralisée de cette technologie, impact comparable à celui qu’a pu avoir Internet sur l’économie à partir de la fin des années 1990.

« L’impact sur la productivité global du travail pourrait être significatif, et nous estimons que l’intelligence artificielle pourrait accroître le PIB annuel de 7% », écrivent les économistes de Goldman Sachs, tout en précisant que l’influence de l’IA dépendant de ses propres capacités et de la vitesse de son adoption.

De nombreux métiers seront plus ou moins directement exposés à une automatisation de leurs tâches, les plus concernés étant les métiers administratifs et support, les fonctions juridiques, financières, mais également des métiers comme l’architecture ou l’ingénierie.

Aux Etats-Unis, l’IA pourrait conduire à remplacer directement 7% des emplois actuels, selon Goldman Sachs, tandis que pour 63% des emplois, la technologie sera un complément. Seuls 30% des emplois américains ne seraient pas affectés.

Une partie des emplois impactés migreront vers d’autres métiers, ce qui in fine aura un impact sur la production globale.

Ainsi, l’émergence d’Internet a vu la disparition de certains métiers et l’émergence de nouveaux (principe de « destruction créatrice » développée par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter) autour de la création de sites Internet, puis de l’exploitation et du traitement de données et enfin de la digitalisation de nombreux métiers « support ».

« La combinaison d’importantes économies de coûts salariaux, les créations de nouveaux emplois et les gains de productivité accroissent la probabilité d’un boom de productivité tels que ceux observés lors de l’adoption de technologies à usage générique comme le moteur électrique ou l’ordinateur personnel », note la banque.

L’impact final sur la productivité est toutefois difficile à estimer, reconnaissent les économistes, car il est difficile de savoir à l’avance à quelle vitesse et quelle sera l’ampleur de l’adoption de l’IA.

Ainsi, l’impact annuel sur la productivité du travail aux Etats-Unis pourrait varier entre 0,3 et 3 points de pourcentage, un chiffrage en ligne avec les données historiques (graphique).

Vagues d'innovation et gains de productivité aux Etats-Unis

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Source: Goldman Sachs

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.