Air-France-KLM répare un peu son bilan

Un plan de 4 milliards d'euros renforce partiellement la situation financière de la compagnie aérienne.

Joachim Kotze 07.04.2021
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Air France plance

Après l’octroi d’un prêt de 7 milliards d’euros de l’Etat français l’an dernier pour faire face à la crise du coronavirus, Air France-KLM (« No Moat ») a bouclé un plan de restructuration du capital de 4 milliards d'euros.

Celui-ci prévoit une augmentation de capital et la conversion de la dette adossée à l'État en obligations hybrides perpétuelles.

Le groupe vise à lever 1 milliard d'euros de fonds propres frais (pour une capitalisation boursière actuelle de 2,2 milliards d'euros), tandis que 3 milliards d'euros du prêt de 7 milliards d'euros seront convertis en obligations perpétuelles convertibles avec une période de non-call comprise entre 4 et 6 ans.

Une fois ce plan bouclé, la compagnie aérienne devrait voir son solde négatif de fonds propres de 5,4 milliards d'euros être réduit de 4 milliards d'euros et étendre son profil de remboursement de dette.

La restructuration et les entrées de trésorerie issues de l'augmentation de fonds propres ne profiteront qu'aux activités d'Air France.

Le groupe fonctionnera toujours avec un solde de fonds propres négatif, et un deuxième programme de restructuration du capital sera nécessaire pour restaurer complètement le bilan, qui sera abordé lors de l’assemblée générale 2022.

Nous avions précédemment estimé que le groupe nécessiterait une restructuration du capital à hauteur de 4 milliards d'euros et pensons que ces mesures contribueraient grandement à rétablir le bilan.

Notre estimation de juste valeur est inchangée à 6,10 euros par action avec une note d'incertitude extrême.

L'Etat français s'est engagé à participer à l'augmentation de capital et pourrait voir sa participation dans le groupe passer à 29,9% par rapport aux 14% actuels.

China Eastern a également indiqué qu'elle participerait, tandis que l'État néerlandais et Delta Airlines ne participeront pas.

Les conditions obligent le groupe à libérer 18 de ses 200 créneaux à l'aéroport d'Orly à des compagnies aériennes concurrentes, à condition que la compagnie concurrente base ses avions et son équipage à Orly, ce qui sera difficile pour les transporteurs à bas coûts qui recherchent la flexibilité de récolter des créneaux disponibles.

Le groupe s'attend à enregistrer une perte opérationnelle de 1,3 milliard d'euros au premier trimestre 2021, tandis que la liquidité disponible à fin février s'élevait à 8,8 milliards d'euros, soit une sortie de trésorerie d'environ 1 milliard d'euros depuis la fin de l'année dernière.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Air France-KLM9,96 EUR0,77

A propos de l'auteur

Joachim Kotze  est analyste actions chez Morningstar.