Pan-European Morningstar Fund Manager of the Year 2020: Philippe Igigabel

Morningstar révèle en ligne les lauréats du prix de gérant de l’année 2020. Voici le vainqueur dans la catégorie Meilleur gérant.              

Mara Dobrescu 25.11.2020
Facebook Twitter LinkedIn

 

 

Mara Dobrescu: Les résultats des Prix paneuropéens pour l'excellence en investissement (« Fund Manager of the Year ») 2020 sont arrivés et cette année, nous prenons une direction légèrement différente en annonçant les gagnants sur nos sites Web.

Pour le prix du meilleur gérant de portefeuille, nos analystes se sont penchés sur les gestionnaires de portefeuille qui démontrent d'excellentes compétences en investissement, le courage de s'écarter du consensus ainsi que l'alignement de leurs intérêts avec leurs investisseurs. Les candidats à ce prix doivent gérer un fonds avec une note d'analyste Morningstar Gold ou Silver sur au moins une part de fonds. Après un débat animé entre nos analystes, nous avons voté et élu Philippe Igigabel comme lauréat du prix « Outstanding Portfolio Manager ». Philippe est un investisseur chevronné spécialiste du haut rendement qui gère le fonds HSBC GIF Euro High Yield depuis près de deux décennies avec une approche fondée sur une recherche « bottom-up » approfondie et une attention portée aux valorisations.

Aujourd'hui, je suis très heureux d'être rejoint par Philippe. Tout d'abord, félicitations.

Philippe Igigabel: Merci, Mara. Merci beaucoup pour ce prix. C'est une excellente nouvelle et je vous en remercie.

Dobrescu: Alors, Philippe, votre fonds a tenu sa promesse en faisant preuve d'une remarquable résilience sur le long terme mais aussi cette année. Quels ont été les principaux moteurs de ce succès?

Igigabel: Pour cette année, par expérience, nous savons que la prévision est très difficile. Par conséquent, avant d'acheter quelque chose dans le portefeuille, nous nous demandons toujours ce qui se passe si nos hypothèses sont trop optimistes. En d'autres termes, nous voulons avoir une marge d'erreur au cas où quelque chose d'inattendu se produirait. Au début de cette année, les spreads étaient faibles, les primes de risque comprimées et peu d'émetteurs, peu d'obligations offraient cette marge d'erreur. Par conséquent, nous sommes restés disciplinés et avons positionné le fonds de manière très défensive, si défensive en fait qu'il n'a connu qu'une détérioration minime de la qualité de crédit pendant la crise. Cela explique sa résilience.

Dobrescu: Merci, Philippe. Alors que les taux de défaut grimpent sur la plupart des marchés, comment identifiez-vous les secteurs et les entreprises les plus susceptibles de survivre dans un ralentissement économique?

Igigabel: Nous examinons principalement trois choses. Tout d'abord, la résilience du modèle économique. Parfois, c'est très intuitif mais pas toujours. Un secteur comme le transport maritime, par exemple, traditionnellement très cyclique, se porte plutôt bien dans l'environnement actuel. Plus important encore, nous avons maintenant les résultats financiers du deuxième trimestre et une très bonne idée de ce à quoi ressemblait le troisième trimestre également. Donc, cela nous aide vraiment à faire une bien meilleure analyse de sensibilité de l'entreprise à la crise du COVID.

La deuxième chose que nous examinons est le profil financier. Fondamentalement, plus de profondeur, plus d'effet de levier signifie une moindre résilience car la profondeur est un coût fixe. Et le troisième point que nous examinons est l'accès ou le manque d'accès au financement si nécessaire. Ceci est très corrélé à la taille de l'émetteur. Dans cette crise, la taille est un avantage car cela vous donne un meilleur accès au financement par emprunt, voire mieux au financement à travers les actions. Voilà donc les trois points que nous examinons pour le moment.

Dobrescu: Et en regardant à plus long terme, voyez-vous des tendances plus séculaires comme le passage au travail à domicile ou l'évolution des modes de consommation qui sont susceptibles d'avoir un impact structurel sur les secteurs ou les entreprises dans lesquels vous investissez plus traditionnellement?

Igigabel: Oui, lorsque cette crise sera terminée, il est très probable que les consommateurs du monde entier auront passé environ un an à expérimenter un nouveau mode de vie, une nouvelle façon de travailler ou d'acheter des choses. Un an est suffisamment long pour que ces choses deviennent de nouvelles habitudes, surtout lorsque les consommateurs les préfèrent à leurs anciennes routines. Donc, oui, nous pensons qu'une grande partie du travail à domicile ou dans le commerce électronique, ces choses sont en grande partie structurelles, et nous devons les intégrer dans nos décisions d'investissement car elles ont des implications étendues pour tous les secteurs de l'immobilier, au commerce de détail, à la logistique. etc.

Dobrescu: Philippe, merci pour votre temps et encore, félicitations pour avoir remporté ce prix.

Igigabel: Merci beaucoup, Mara. Ce fut un plaisir de parler avec vous aujourd'hui.

Dobrescu: Pour Morningstar, c'est Mara Dobrescu. Merci d'avoir regardé.

 

 

 

Analyses de fonds

Cliquer ici

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Mara Dobrescu

Mara Dobrescu  est analyste Fonds chez Morningstar France