La note du fonds H2O Allegro abaissée à « Negative »

L’insuffisante gestion des risques s’est traduite par des pertes extrêmes pour le fonds.

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Les preuves d'une mauvaise gestion et d'une prise de risque généralisée chez H2O Asset Management ont continué de s'accumuler même après que des inquiétudes concernant les obligations de sociétés non liquides dans leurs fonds se soient manifestées à la mi-2019.

Les audacieux paris macro du fonds ont entraîné des pertes extrêmes dans la turbulence du marché de mars 2020 et n'ont pas été suffisamment freinés par des contrôles officiels des risques.

Pour refléter nos inquiétudes élevées, la notation Morningstar Analyst du fonds a été rétrogradée de « Neutral » à « Negative » pour toutes les parts du fonds.

Allegro met en œuvre les vues maison de H2O par le biais d’obligations gouvernementales et de devises et utilise largement l’effet de levier par le biais de dérivés.

L'équipe de gestion de portefeuille expérimentée et importante a mené des stratégies similaires au cours des deux dernières décennies, d'abord chez CAAM (aujourd'hui Amundi) et depuis 2010 chez H2O. Cependant, à notre avis, les forces de l’équipe sont contrebalancées par les préoccupations liées à la gestion de l’équipe.

La décision de l’équipe d’investir une partie du portefeuille d’Allegro dans des obligations de sociétés à haut risque non liquides, toutes liées à l’entrepreneur allemand Lars Windhorst, a déjà soulevé des questions sur la robustesse du processus de sélection des titres. La valeur de ces obligations a considérablement baissé mais reste dans les portefeuilles.

De plus, les auditeurs du fonds ont constaté une rupture dans la concentration des risques de contrepartie de gré à gré en 2019 et avaient déjà émis des déclarations avec réserve en 2015 et 2016. Les décisions d'investissement sont fermement entre les mains des fondateurs de H2O, le PDG Bruno Crastes et le CIO Vincent Chailley, qui s'appuient sur une équipe de recherche plus large.

Nous pensons que le rapport de force chez H2O est trop fortement incliné en faveur des gestionnaires de portefeuille. Par exemple, la gestion des risques ne peut pas forcer les gestionnaires de portefeuille à ajuster immédiatement les expositions, si une limite de risque a été dépassée en raison des mouvements du marché plutôt que de changements actifs.

En mars 2020, le fonds a subi trois pertes quotidiennes extrêmes - 25,4% en une seule journée - sur six jours de Bourse, principalement en raison des mêmes paris. La gestion des risques n'est pas la seule à manquer d'autorité.

La même chose peut être dite de la maison-mère de H2O, Natixis, qui continue de lutter pour fournir un véritable contrepoids aux gestionnaires de portefeuille assoiffés de risques.

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A propos de l'auteur

Matias Möttölä, CFA

Matias Möttölä, CFA  est analyste et rédacteur de Morningstar.fi.