Amadeus : l’heure du rebond ?

En dépit du coronavirus, nous pensons que la société devrait renforcer ses positions concurrentielles dans les années à venir.

Dan Wasiolek 02.04.2020
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Amadeus sera confronté à un marché particulièrement difficile en raison du coronavirus en 2020. Malgré ces défis, nous pensons que la société devrait renforcer ses positions concurrentielles au sein du système mondial de distribution (GDS) au cours des années à venir, grâce à au leadership de son offre technologiques pour les compagnies aériennes et les voyagistes.

Amadeus est le plus gros des 3 opérateurs de GDS qui contrôlent l’intégralité du marché. Le groupe est également un leader sur le marché des solutions technologiques pour voyagistes.

Le système mondial de distribution (GDS) confère à Amadeus un effet réseau, qui contribue à son rempart concurrentiel moyen (« Narrow Moat »). L’agrégation de nouvelles compagnies aériennes conduit un nombre croissant de voyagistes à utiliser sa plateforme.

Ce système traitait 44% des réservations mondiales à la fin de l’année 2019.

Cet avantage est consolidé par une technologie qui intègre ce système de distribution avec le « back-office » des voyagistes et des systèmes d’information des fournisseurs de solutions informatiques.

Le rachat en 2016 de la société de services informatiques spécialiste de l’aérien Navitaire puis en 2018 le spécialite des solutions informatiques pour l’hôtellerie TravelClick ont renforcé le positionnement concurrentiel d’Amadeus. Navitaire s’adresse notamment aux compagnies aériennes à bas coûts, tandis que sa division Altea s’adresse aux compagnies aériennes internationales, tandis que TravelClick s’adresse à l’hôtellerie milieu de gamme, en complément des solutions déjà offertes par Amadeus.

Nous pensons que ces avantages devraient être préservées en dépit de l’impact du coronavirus, qui conduira vraisemblablement un certain nombre d’acteurs de petite taille à disparaître.

Cela étant, les incertitudes autour de la crise du coronavirus quant à son ampleur et à sa durée nous ont amené à anticiper un repli de 32% des ventes d’Amadeus en 2020 (contre une précédente estimation de -12%), et à revoir notre estimation de juste valeur de 52 à 46 euros par action.

Nous ne voyons pas les ventes d’Amadeus revenir à leur niveau de 2019 avant 2023.

Sur la base d’une chute du trafic aréien mondial de 50% en 2020, les ventes d’Amadeus pourraient chuter de 40% et amener le ratio de dette nette sur EBITDA à 4-5 fois. Notre estimation est actuellement de 3,5 fois fin 2020, en tenant compte d’une suspension du dividende et de mesures de réduction des coûts.

Amadeus a sécurisé un prêt de 1 milliard d’euros en plus de lignes de crédit revolver de 1 milliard et 660 millions de trésorerie au 24 mars 2020.

Sur le long terme, nous pensons que la marge opérationnelle du groupe pourrait passer de 26,5% en 2019 à 35,9% en 2029, grâce à l’augmentation des ventes et un effet de levier opérationnel dans l’activité de services informatiques.
 

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A propos de l'auteur

Dan Wasiolek  est analyste actions chez Morningstar.