Engie : un bilan en demi-teinte pour Isabelle Kocher

Son départ n’est pas considéré comme une catastrophe pour l’énergéticien.

Tancrede Fulop 06.02.2020
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La presse spécule depuis plusieurs jours sur le probable non-renouvellement du mandat de directrice générale d’Engie d’Isabelle Kocher. Un conseil d’administration extraordinaire, sous la présidence de Jean-Pierre Clamadieu, devrait acter cette décision ce jeudi.

Cette décision fait couler beaucoup d’encre et a créé beaucoup d’interrogation.

Nous estimons que son bilan est mitigé. Ce départ n’est pas une catastrophe pour l’énergéticien.

Du côté des points positifs pour Kocher, soulignons son plan de cession d’actifs qui a permis au groupe de sortir des activités intensives en carbone et source de volatilité des résultats.

De même, sa décision de ne pas se rapprocher d’Innogy. L’acquisition de TAG au Brésil l’an dernier, était bien vu, de même que l’investissement dans les actifs hydroélectriques d’EDP, même si le multiple implicite (14x l’EBITDA) était élevé.

Du côté des points négatifs, le résultat net courant n’a pas progressé par rapport à 2015 car elle n’a pas pu transformer le groupe à temps et accélérer dans les énergies renouvelables comme l’ont fait Iberdrola et Enel.

En outre, sa tentative de monter au capital de Suez (32% détenus par Engie) malgré l’opposition du conseil d’administration, laisse sceptique.

Enfin, on lui reproche le manque de visibilité de la division Services.

Son successeur pourrait s’atteler à une sortie partielle des actifs de transmission de gaz en France qui pourraient être une source de création de valeur.

D’un autre côté, il y a une incertitude quant à l’identité du successeur, avec le risque que la décision soit purement politique (l’Etat français détient 33% des droits de vote) et un choix basé uniquement sur le sexe pourrait occulter les compétences et l’historique de performance de ce(tte) dernier(ère).

La nomination de Jean-Pierre Clamadieu, qui a un bon bilan chez Solvay, pourrait être une solution.

Nous maintenons notre estimation de juste valeur à 16,5 euros par action.

 

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A propos de l'auteur

Tancrede Fulop  est analyste actions chez Morningstar.