L’Oréal, le marché parie sur un sans faute

Le leader mondial des produits cosmétiques affiche une santé de fer, très bien valorisée par le cours de Bourse.

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Source: L'Oréal

Depuis notre dernière analyse (2 octobre 2019), le cours de Bourse de L’Oréal a progressé de 12,7%, une performance en ligne avec la progression du marché actions européen (+12% pour l’indice Stoxx Europe 600) et avec son indice sectoriel (+12,7% pour le Stoxx Europe 600 Personal & Household Goods).

Au cours actuel, le titre se traite sur un multiple de bénéfice par action (PER) 2020 estimé de 31,7x et de 29,5x pour 2021, sur les données du consensus Factset. Ces niveaux se comparent avec un multiple historique moyen de 24,2x (depuis 2004).

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Le cours de L’Oréal intègre beaucoup d’optimisme, qui peuvent s’expliquer par des éléments propres à l’entreprise mais aussi par la demande des investisseurs, en quête de valeurs de croissance et de qualité dans un environnement de taux d’intérêt durablement bas.

Comme nous l’avons déjà souligné, L’Oréal bénéficie d’un rempart concurrentiel étendu (« Wide Moat ») : le groupe est le premier producteur mondial de cosmétiques, avec un chiffre d’affaires qui devrait approcher les 30 milliards d’euros en 2019. Il détient un portefeuille de marques très solides, bénéficie de relations fortes avec les distributeurs et tire parti d’un avantage coût qui se traduit par un niveau de marge brute élevé et en progression constante (70% en 2004, 72,8% en 2018).

L’Oréal affiche un bilan très solide (situation de trésorerie nette), dégage des flux de trésorerie disponible en croissance régulière : 1,1 milliard d’euros en 2004, 3,9 milliards en 2018 et près de 4 milliards en 2019.

Le groupe de cosmétiques devrait dégager un résultat d’exploitation à 5,5 milliards d’euros, soutenu par les produits grand public et les produits de luxe, selon les données du consensus Factset.

Le marché valorise également les qualités de valeur de croissance, grâce à la diversification tant géographique (Etats-Unis/Europe/Marchés émergents) que par lignes de métier (grand public/luxe/professionnel).

Dans l’environnement de récession mondiale de 2008-2009, L’Oréal affichait une croissance organique de respectivement 3,1% puis -1,1%, avant de retrouver des ryhtme d’expansion de plus de 5% par an entre 2010 et 2013.

Sur les neuf premiers mois de l’année, L’Oréal a enregistré une croissance organique de 7,5% (après 7,1% en 2018), dans un environnement incertain, marqué notamment par les tensions commerciales entre Etats-Unis et Chine et un ralentissement économique marqué en Allemagne.

Ces bons chiffres de croissance sur neuf mois étaient en particulier aidés par une croissance organique de 23,7% en Asie-Pacifique, zone qui représente désormais 31% des vente du groupe de cosmétiques.

En dépit de ces très bons résultats commerciaux, Rebecca Scheuneman de Morningstar anticipe une prévision de croissance de 6,6% par an au cours des 5 prochaines années, et une progression du taux de marge brute de 100 points de base à un horizon de 10 ans. La marge opérationnelle du groupe devrait se situer autour de 20% sur cet horizon de prévision (contre 18,3% en 2018 et 18,5% attendu par le marché en 2019.

L’estimation de juste valeur de Morningstar (193 euros par action) suggère aux investisseurs d’attendre un repli marqué du titre qui se traite sur des plus hauts historiques (275,30 euros le 17 janvier 2019).

 

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A propos de l'auteur

Rebecca Scheuneman, CFA  est analyste actions chez Morningstar.