Altran : Elliott monte de nouveau au créneau

Le fonds activiste en appelle aux actionnaires d’Altran et leur demande de ne pas apporter à l’offre publique de Capgemini dont la date de clôture est fixée au 22 janvier.

Jocelyn Jovène 08.01.2020
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Elliott a perdu une bataille, mais ne pense pas avoir perdu la guerre avec Capgemini au sujet d’Altran Technologies.

Le fonds activiste, qui gère 40 milliards de dollars, estime que l’offre publique d’achat de 14 euros par action du groupe de services informatiques sous-évalue notoirement la société de services de R&D externalisée et le dit dans une lettre ouvert aux actionnaires d’Altran, après avoir mis en ligne fin novembre son argumentaire d’investissement.

Ce nouveau rebondissement dans la guerre de communication que se livrent les deux parties intervient alors que la Cour d’appel de Paris a confirmé avant les fêtes de fin d’année le 22 janvier 2020 comme date de clôture de l’OPA de Capgemini sur Altran. Le taux de réussite de l’OPA est fixé à 50,1%.

Une autre audience sur le fonds est prévue le 6 février, avant la date de publication des résultats d’Altran (le 12), avec le risque que l’offre de Capgemini soit rendue caduque.

En cas d’échec, Capgemini a maintenu qu’il étudierait d’autres options stratégiques.

Elliott indique détenir 14% du capital d’Altran. Goldman Sachs et UBS, agissant pour leur compte propre ou celui de tiers, ont récemment déclaré à l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme boursier, détenir respectivement 7,06% et 5,47%. D’autres investisseurs ont manifesté leur soutien à l’action d’Elliott, soulignant que l’offre de 14 euros est insuffisante.

Dans sa lettre aux actionnaires, le fonds d’investissement souligne que l’offre de 14 euros est le fruit d’un « process sous-optimal piloté par une série de défaillance en matière de gouvernance d’entreprise ».

L’offre est d’autant moins attractive si l’on considère le prix auquel le cours de Bourse d’Altran retomberait en cas d’abandon de l’offre de Capgemini, ajoute le fonds d’investissement. Selon plusieurs sociétés spécialisées citées par Elliott, cette prime ne serait plus que de 7% (contre 38% pour des transactions comparables citées dans la présentation d’Elliott en novembre dernier).

Le fonds reste convaincu que même sans l’offre de rachat de Capgemini, Altran bénéficiera pleinement du plan stratégique mis en œuvre par Dominique Cerutti, son PDG (même si ce dernier fait l’objet d’un sérieux conflit d’intérêt dans le cadre de cette opération de rachat, puisqu’il avait signé un accord avec Apax Partners pour vendre Altran et qu’il conservera une fonction chez Capgemini si l’offre réussit).

Capgemini a de nouveau apposé une fin de non-recevoir, évoquant même des inexactitudes dans l’analyse d’Elliott – sans toutefois donner plus de précisions.

A la mi-journée, l’action Altran gagnait 0,1% à 14,13 euros. Capgemini progressait de 0,4% à 109,75 euros par action.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est le rédacteur en chef de Morningstar France.