Télécoms : un secteur attractif pour les investisseurs de long terme

L’excès de pessimisme des investisseurs au regard des fondamentaux leur fait manquer une opportunité d’investissement.

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Le secteur européen des télécommunications a connu plusieurs années de sous-performance : sur un et cinq ans, le secteur affiche des gains de respectivement 3,5% et 54,8% contre 20,4% et 72,6% de hausse pour le marché européen (données à fin octobre).

Cette sous-performance s’explique par des programmes d’investissement plus importants que prévu (développement de la 4G et de la fibre optique), une guerre des prix au sein du secteur, un environnement concurrentiel et réglementaire moins favorable qu’anticipé et enfin un niveau de consolidation sectorielle plus faible qu’attendu.

Malgré ces problèmes fondamentaux, nous pensons que le secteur est attrayant au regard de sa valorisation ainsi que des fondamentaux. Nous nous attendons en effet à un possible rebond des marges notamment grâce aux baisses de coûts opérationnels (impacts positifs de la digitalisation et meilleure gestion des coûts) et à la fin de la déflation au sein du secteur grâce au regain de « pricing power » pour les opérateurs qui joueront la carte de la qualité de service. La normalisation des investissements et donc l’amélioration des flux de trésorerie disponibles pourrait constituer un autre facteur positif.

Endettement

L’endettement est souvent présenté comme un des handicaps du secteur, en particulier dans un environnement de remontée des taux d’intérêt.

Or l’analyse du stock de dette des opérateurs et de leurs coûts de financement montre que le secteur est relativement mieux positionné que d’autres acteurs ayant un profil d'endettement similaire face au contexte d’une possible remontée des taux d’intérêt. Compte tenu des coûts actuels de leur dette nous pensons plutôt que le secteur des télécommunications devrait être en mesure de mieux appréhender les hausses de taux si elle se produisent.

En outre, une remontée des taux d’intérêt ne semble envisageable que si la reprise économique en Europe est durable. Dans un tel scénario, le chiffre d’affaires des opérateurs de télécommunications devrait s’améliorer, tout comme la progression des résultats puisque le levier opérationnel du secteur est très important.

Dividendes

Le taux de rendement des dividendes est l’un des arguments clefs pour s’intéresser au secteur des télécommunications en Europe. Le rendement actuel du dividende de 4,8% est très attractif en relatif comme en absolu.

Ces dernières années, les opérateurs de télécommunications ont choisi de maintenir des taux de distribution élevés malgré une érosion de leur résultat net, amenant certains investisseurs à questionner la soutenabilité de ces niveaux de versements.  

Au stade actuel du cycle de capital du secteur et dans un environnement de reprise économique européenne, nous pensons que le risque de détérioration des politiques de dividende est surestimé. Les moindres efforts d’investissement attendus à l’avenir et les gains en matière de coûts contribueront à l’amélioration du profil de génération de flux de trésorerie. Ceci devrait permettre aux opérateurs de mieux couvrir le paiement d’un dividende sans avoir besoin de réduire le taux de distribution.

Divergence

Le niveau de consommation de données est indéniablement plus faible en Europe qu’aux Etats-Unis. Ceci s’explique par les décalages en matière d’investissement dans les nouvelles technologies de communication en Europe, et par la capacité des opérateurs nord-américains de mieux valoriser leurs services.

En Europe, l’intensification des efforts d’investissement dans la 4G et la fibre devraient contribuer à un rattrapage en matière de consommation de données et permettra également une plus grande différenciation entre les réseaux avec d’un côté les acteurs jouant la carte de la qualité et à l’autre bout du spectre les acteurs low-cost jouant la carte du volume. Ceci devrait contribuer à une croissance plus rapide du chiffre d’affaires.

A terme, les acteurs qui se focalisent sur la qualité de service devraient être en mesure d’augmenter leurs prix via un plus grand contrôle de leur politique tarifaire, même s’ils ont été pénalisés plus récemment par le développement des offres groupées et la diminution des tarifs d’interconnexion.

Opportunité d’achat

Enfin, une exposition au secteur des télécommunications présente un intérêt en termes de diversification au sein d’un portefeuille. Le secteur présente une faible corrélation aux autres industries et constitue un moteur alternatif de performance, réduisant ainsi le risque de perte en capital.

Les rendements induits par le niveau de valorisation du secteur nous semblent attrayants, au regard des autres alternatives dans l’univers des actions.

Le secteur n’est pas en manque de défis sur le court terme. Cependant, pour les investisseurs sachant faire preuve de patience, le couple rendement-risque, compte tenu des éléments fondamentaux exposés précédemment, nous semble attractif.

 

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A propos de l'auteur

Clémence Dachicourt

Clémence Dachicourt  est Senior Portfolio Managers au sein de Morningstar Investment Management (MIM) Europe.