Quelles options les investisseurs ont-ils dans l’univers obligataire ?

Avec des taux d’intérêt si bas, et des perspectives de rendement décevantes, les investisseurs sont-ils mieux lotis avec plus de cash ou des obligations ?

Tanguy De Lauzon 26.07.2017
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Depuis plusieurs années, les investisseurs se sont pris au jeu de spéculer sur les décisions de politique monétaire des banques centrales.

En particulier, dans des marchés obligataires surévalués, après des années de politique monétaire accommodante, le retour de la volatilité a été provoqué par un changement de discours des banquiers centraux des pays développés.

Ces derniers ont signalé une possible normalisation de leur politique monétaire, même si à un rythme très modéré.

Si les taux d’intérêt remontent, les investisseurs souhaiteront savoir à quelle vitesse la normalisation se fera.

Mais il est presque impossible – dans le cadre réglementaire et légal – d’anticiper comment les banques centrales vont communiquer ce processus. L’actualité récente montre que les déclarations des banquiers centraux, lorsqu’elles étaient inattendues, ont créé de la volatilité sur les marchés de taux.

Interpréter le discours des banquiers centraux

Il y a des raisons objectifs de vouloir suivre l’actualité des banques centrales. Le calendrier et l’ampleur de la réduction des mesures non-conventionnelles, connues sous le nom de « Quantitative Easing » (QE), auront un impact significatif pour les marchés financiers.

L’histoire récente est remplie d’exemples où les annonces des banquiers centraux ont été une source de stress pour les marchés, à l’instar du « Taper Tantrum » de mai 2013.

De même, un resserrement trop brutal des taux d’intérêt pourrait faire dérailler la croissance économique, encore molle dans certains pays. Une action trop tardive ou trop timorée pourrait à l’inverse créer des bulles incontrôlables.

D’autres facteurs sont à prendre en considération. L’ère des taux extrêmement bas a conduit de nombreux gouvernements à allonger la maturité de leurs émissions.

La duration moyenne de l’indice des obligations gouvernementales était en 2007 de 7,9 ans, et atteint aujourd’hui 9,5 ans. Cela ne semble pas beaucoup, mais la sensibilité de la dette gouvernementale à une remontée des taux est devenue particulièrement problématique.

Comment les investisseurs peuvent-ils gérer ce contexte ?

En dehors de la détention de cash, la dette gouvernementale joue un rôle important en matière de diversification dans une allocation d’actifs, en particulier pour protéger le capital.

S’il n’est pas possible de prévoir en soi l’action des banques centrales, il est en revanche possible de dessiner plusieurs scénarios.

Ainsi, un repli des taux obligataires similaires à l’épisode de juin 2016 en Allemagne, se traduirait par un bond de 17,98% sur un an pour les indices obligataires britanniques et de 2,97% sur 10 ans.

A l’inverse, une hausse du rendement du bund à 10 ans au niveau de fin 2013 conduirait à une perte de 19,34% sur le même indice à 1 an et un gain de 1,29% sur 10 ans.

Les obligations gouvernementales sont chères, offrant de maigres espérances de rendement, avec un risque de perte en capital non négligeable.

La réduction de la duration ou l’ajout de liquidités dans une allocation est une solution, mais celle-ci semble atteindre certaines limites. Certains investisseurs peuvent toujours envisager d’aller vers des classes d’actifs offrant plus de rendement (en étant attentif à la valorisation). La construction de portefeuille reste toutefois très délicate.

 

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A propos de l'auteur

Tanguy De Lauzon  est Head of Capital Markets & Asset Allocation au sein de Morningstar Investment Management Eruope