Les jeunes investisseurs doivent-ils s’exposer aux obligations ?

Les actions restent une classe d’actifs à privilégier, mais il ne faut pas négliger le compartiment obligataire.

Karen Wallace 22.09.2016
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Cet article a été initialement publié sur www.morningstar.com. Il a été édité et légèrement raccourci.

Question : si vous avez un horizon d’investissement très long et que vous n’avez pas besoin de votre capital pendant les 40 prochaines années, cela fait-il encore un sens d’avoir une exposition aux obligations ? La diversification de la poche actions ne suffit-elle pas ?

Réponse : Si vous n’avez pas besoin de votre capital pendant plusieurs décennies, il n’est pas nécessaire d’avoir une grosse exposition aux obligations. Les actions, malgré leur volatilité, sont susceptibles de faire mieux que les obligations sur de longues périodes de temps. Plus votre horizon de temps est lointain, plus votre allocation aux actions devrait être prépondérante.

Mais il n’est jamais agréable de perdre de l’argent quand les marché actions sont très volatiles. Votre capacité à absorber le risque en fonction de votre horizon d’investissement est différente de votre tolérance au risque – votre degré de confort avec la volatilité de court terme. C’est pourquoi une exposition aux obligations peut faire sens.

Le temps joue en votre faveur

Pour évaluer le degré de surperformance des actions par rapport aux obligations, nous avons pris la performance du S&P 500 et de l’indice Barclays US Aggregate. Sur des périodes de 40, 35, 30 ans, les actions battent clairement les obligations. Elles sont néanmoins plus volatiles, et devraient donc sous-performer sur des horizons de placement plus court.

C’est le problème pour des investisseurs qui ont commencé à placer leur épargne il y a seulement 15 ans. Sur cette période, le S&P 500 sous-performance l’indice Barclays de 112 points de base, avec quatre fois plus de volatilité. Ce n’est pas anodin.

Il faut toutefois noter que la performance est différente entre un investisseur qui place de l’argent tous les mois (stratégie un peu plus efficace) et celui qui place ses économies en une fois.

Trouver la bonne allocation

Une faible exposition aux produits de taux et de crédit peut faire sens car elle permet de lisser la volatilité de ses placements et de réduire légèrement le potentiel de baisse. Assurez-vous que votre allocation est limitée car vous pourriez ne pas capturer les phases où les marchés actions rebondissent.

En d’autres termes, même si vous avez un taux d’épargne convenable, vous risquez de ne pas atteindre vos objectifs d’épargne sur le long terme (pour votre retraite notamment) si vous n’avez pas assez d’exposition aux actions.

« Une faible exposition aux actions peut jouer un rôle significatif pour réduire la volatilité de votre allocation », observe Brian Huckstep, co-responsable des stratégies ciblant le risque (« target risk ») au sein de Morningstar Investment Management. « Ajouter un peu d’une classe d’actifs qui a une faible corrélation avec le reste de votre allocation (ce qui n’est pas le cas de toutes les classes d’actifs), les premiers pourcentages apportent souvent le plus fort effet en matière de réduction de la volatilité. L’effet s’atténue au fur et à mesure qu’augmente l’allocation vers cette classe d’actifs à faible corrélation », a-t-il ajouté.

 

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A propos de l'auteur

Karen Wallace  Karen Wallace is an editor with Morningstar.