Les ETF, un bon moyen de s’exposer au crédit en euro

Les obligations d'entreprises sont entrées dans le spectre des actifs que la BCE peut acheter.

Jose Garcia Zarate 16.03.2016
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Le 10 mars, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une série de mesures visant à renforcer sa politique monétaire accommodante dans la zone euro. Outre la baisse largement attendue des taux d’intérêt, la BCE a porté le montant de ses achats d’actifs mensuels de 60 à 80 milliards d’euros.

Surtout, les obligations d’entreprises non bancaires de la zone euro notées en catégorie investment grade seront désormais éligibles au programme de QE, qui jusqu’à présent ne concernait que les obligations d’Etat. L’objectif ultime est d’abaisser les coûts de financement des entreprises non financières de la région de façon à soutenir l’investissement dans l’économie réelle. 

L’ensemble des spécificités techniques de ce programme élargi n’est pas encore connu, mais nous savons déjà que les achats d’obligations d’entreprises non bancaires commenceront vers la fin du deuxième trimestre 2016 et que le programme de QE sera poursuivi jusqu’en mars 2016, voire au-delà si nécessaire.

Depuis son lancement, ce programme a apporté un solide soutien aux valorisations des obligations d’Etat de la zone euro. Il pourrait désormais faire de même pour la dette des entreprises non bancaires. Cette extension du programme crée une opportunité d’investissement tactique, même si les investisseurs devraient se concentrer sur l’appréciation du capital à court et moyen terme des obligations plutôt que sur les revenus issus des rendements obligataires.

Les fonds indiciels cotés en bourse (ETF) à bas coût, qui offrent un vaste choix d’expositions ciblées aux marchés à travers l’ensemble des classes d’actifs, sont particulièrement bien placés pour prendre ce type de paris techniques. De très nombreux ETF fournissent une exposition au marché des obligations d’entreprises libellées en euro.

Actuellement, en termes d’actifs sous gestion, iShares est incontestablement le leader du marché sur ce segment. L’ETF iShares Euro Corporate Bond ex-Financials (IEXF) s’adresse aux investisseurs en quête d’une exposition à toutes les maturités, tandis que l’ETF iShares Europe Corporate Bond ex-Financials 1-5y (IEX5) est destiné à ceux qui souhaitent cibler les échéances de court à moyen terme.

Ces ETF iShares sont à réplication physique et leurs frais s’élèvent à 0,20 %. Il est à noter que ces fonds suivent des indices de référence Barclays composés d’un large éventail d’obligations d’entreprises, qui mesurent la performance des obligations non financières libellées en euro quel que soit le pays de domiciliation de l’émetteur : l’investisseur obtient ainsi une exposition à des entreprises de la zone euro et en dehors de la zone euro, dans des proportions de 70/30 environ. Mais cela ne pose pas nécessairement problème dans un environnement où la BCE soutient l’ensemble du marché.  

Les ETF d’autres fournisseurs affichant un niveau raisonnable d’actifs sous gestion sont Deka iBoxx EUR Liquid Non-Financials Diversified (EFQ8, à réplication physique) et Lyxor Euro Corporate Bond ex Financials (CNB), basé sur des swaps. Ces fonds suivent un indice Markit iBoxx qui limite son panier à 20 obligations représentant le segment le plus liquide du marché. L’investisseur obtient là aussi une exposition à des émetteurs hors de la zone euro, mais dans de moindres proportions (10 %). L’ETF Deka est domicilié en Allemagne.

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A propos de l'auteur

Jose Garcia Zarate  is an ETF analyst with Morningstar UK.