Balance des risques et opportunités en 2016

Faibles rendements, volatilité sont au menu de l’année à venir.

Jocelyn Jovène 08.01.2016
Facebook Twitter LinkedIn

En ce début d’année, nous reprenons l’exercice de voir où sont les principaux facteurs de risque et d’opportunités que les investisseurs devraient suivre cette année. Pour rappel, voici quel était notre constat début 2015. Cette année, notre attention est centrée sur les marchés émergents et le regain de volatilité liée à une remontée des primes de risque.

Les sujets d’inquiétude et facteurs de risque

-          La croissance chinoise : depuis l’été dernier, les investisseurs se demandent si les autorités chinoises maîtrisent le processus de transition vers une économie de services plus centrée sur la consommation que sur l’investissement et les dépenses d’infrastructures. Cette question est au cœur des craintes actuelles du marché.

-          La chute des matières premières se poursuit : les effets négatifs (déflation) l’emportent sur les effets positifs (pouvoir d’achat des ménages, baisse des coûts entrants des entreprises) et confortent la thèse de la déflation, pesant sur les rendements obligataires.

-          Une poursuite de la correction des devises émergentes : la divergence des politiques monétaires alimente une appréciation du dollar et des arbitrages de portefeuilles défavorables aux actifs émergents.

-          Récession des profits : déjà observée aux Etats-Unis, la question est de savoir si ce risque peut se mondialiser. Les profits mondiaux accusent actuellement un repli de 5,8%, localisé aux Etats-Unis et dans les pays émergents. Le repli des indicateurs avancés en Chine et aux Etats-Unis n’augure rien de bon pour les trimestres à venir mais n’est que partiellement intégré par les marchés.

-          Le scénario du pire : un « hard landing » en Chine relancerait le scénario déflationniste, et une fuite vers les actifs sûrs (bons du Trésor). Le risque serait une propagation de ce risque à l’échelle mondiale à travers une hausse du coût du crédit (du fait de l’augmentation des primes de risque) et la chute du commerce mondial.

Les sources d’optimisme et d’opportunités

-          La reprise européenne s’amplifie : ce scénario constituerait une bonne nouvelle pour l’économie mondiale, démontrant la « résilience » de la zone euro aux turbulences internationales, alors qu’il s’agit de la zone économique la plus exposée au commerce mondial.

-          L’investissement redémarre et la consommation se tient : la reprise de l’investissement serait sans doute l’une des meilleures nouvelles macro-économiques pour les pays développés, mais elle semble difficile à envisager en particulier aux Etats-Unis où le secteur énergétique pèse lourd dans l’économie.

-          Les banques centrales amplifient leur politique accommodante : une bonne nouvelle pour les actifs risqués, mais une décision à double tranchant, source de volatilité pour les marchés qui pourraient l’interpréter comme un échec au moins à court terme des mesures déjà prises par les autorités monétaires des pays développés.

-          Les réformes structurelles portent leurs fruits : l’assainissement des finances publiques se poursuit et les effets positifs sur la croissance économique et la compétitivité internationale contribuent au redressement des balances courantes et à l’appréciation des devises domestiques (notamment dans les pays émergents).

-          Le risque de « hard landing » chinois est écarté, entraînant un rebond de la Bourse chinoise, tandis que les interventions des autorités locales rassurent investisseurs et épargnants, mettant un terme aux sorties de capitaux.

-          Un retour de l’inflation : les effets de base (baisse des devises et des matières premières en 2015) aliment progressivement une hausse des prix (« headline inflation »), permettant une remontée des rendements obligataires et un début de revalorisation du risque par les marchés.

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.