Crédit : 2015, année volatile

2015 a été une année mitigée pour la classe d’actifs. 2016 sera sans doute une année plus volatile, en particulier aux Etats-Unis.

Jocelyn Jovène 17.12.2015
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Le bilan de l’année pour les investisseurs dans l’univers du crédit a été mitigé. Du côté des marchés, le haut rendement européen et émergent ont enregistré les meilleures performances de l’année, tandis que le haut rendement américain a été pénalisé par l’envolée des spreads de crédit (200 points de base entre le 1er janvier et le 15 décembre).$

La performance de la catégorie investissement (« Investment grade ») a été décevante. La corrélation du haut rendement (« High Yield ») et de la catégorie investissement avec l’évolution des cours du pétrole a été élevée, en particulier au cours du second semestre.

L’autre raison de la performance décevante de la classe d’actifs est l’abondance d’émissions de dette par les entreprises, qui ont profité des faibles taux d’intérêt pour refinancer ou émettre de nouvelles dettes – aux Etats-Unis, le mouvement a pris des proportions inquiétantes, d’autant que la dette levée a généralement servi à financer des programmes de rachats d’actions alors que les valorisations des actions américains ne sont plus vraiment bon marché.

Evolution des spreads de crédit - catégorie Investissement

Source: Factset, Federal Reserve, Morningstar

Les événements autour de la Grèce et de la Chine au cours de l’été ont également pesé sur la performance de la classe d’actifs, sans oublier des incidents propres à certains émetteurs, comme Glencore, RWE, Abengoa ou Volkswagen.

Pour 2016, les investisseurs devront se montrer attentifs à plusieurs facteurs de risque, notamment le risque de défaut dans le secteur de l’énergie et des produits de base, surtout si les cours des matières premières continuent de chuter.

La situation des marchés émergents restera un autre sujet de préoccupation, car le ralentissement de ces marchés peut être une source de difficulté pour les entreprises exportatrices, en Europe en particulier.

La divergence des politiques monétaires, actée depuis l’annonce mercredi de la première hausse de taux directeur de la Fed en 7 ans, pourrait conduire les émetteurs européens à chercher à tirer parti de la faiblesse des taux en Europe.

L’évolution du cycle des fusions-acquisitions peut également avoir un impact dans la catégorie Investissement (IG), tant aux Etats-Unis où le cycle est déjà bien reparti, qu’en Europe, où la décote de valorisation des actions européennes par rapport aux américaines, la faiblesse des coûts de financement et la hausse du dollar pourrait alimenter une augmentation des transactions transfrontalières.

Au-delà des transactions financières, la détérioration des fondamentaux des entreprises, que ce soit au niveau de leur bilan ou de leur rentabilité, pourrait également créer de la volatilité dans la classe d’actifs. Sur ce point, les spécialistes de la classe d’actifs s’attendent à une moindre performance du marché américain par rapport au marché européen.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.