Les fonds émergents, utiles mais sur le long terme

La volatilité de la classe d’actifs, liée notamment aux fluctuations des changes, devrait inciter les investisseurs à la prudence.

Shannon Kirwin 25.09.2015
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La récente volatilité des marchés émergents ne ressemble pas en tous points à celle de 2013, rappelle Shannon Kirwin de Morningstar, dans une étude datée du 24 septembre. Mais les incertitudes dans de nombreux recoins de la classe d’actifs – en particulier en Chine et au Brésil – signifient que l’épisode de cet été et des premières semaines de septembre a de bonnes chances de se poursuivre.

« L’excitation estivale est un bon rappel que les fonds investis dans les marchés émergents (tant en dette qu’en action) devraient être utilisés avec prudence et sur un horizon de temps long », rappelle l’analyste de Morningstar.

« Les investisseurs devraient les utiliser comme une petite part d'un portefeuille plus large et diversifié, en cherchant les gérants qui ont une bon historique de performance sur le long terme et qui suivent une stratégie éprouvée », ajoute-t-elle

D’autre part, l’épisode 2015 ne ressemble pas en tous points à celui de 2013, lorsque le patron de la Fed d’alors, Ben Bernanke, avait évoqué la prochaine diminution des achats d’actifs par la Fed, provoquant une envolée brutale et rapide des rendements obligataires mondiaux, avec une onde de choc douloureuse pour les marchés émergents (« taper tantrum »).

Cet été, la volatilité de la classe d’actifs est surtout liée aux fluctuations du marché des devises qu’à celui des obligations émergentes.

L’autre différence entre 2015 et 2013 tient au comportement des investisseurs. Il y a deux ans, la classe d’actifs avait subi une sortie massive de capitaux (27 milliards de dollars entre juillet et août pour les fonds de dette émergente) et des mouvements de ventes forcées par des hedge funds. Cette année, les investisseurs, essentiellement de gros acteurs institutionnels, se sont montrés moins fébriles.

Cette situation est sans doute une bonne nouvelle, mais tant que les fondamentaux de nombreux marchés seront fragiles et que les perspectives de croissance ne s’amélioreront pas, il y a de bonnes chances qu’une majorité d’investisseurs restent à l’écart de la classe d’actifs.

 

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A propos de l'auteur

Shannon Kirwin  est analyste fonds chez Morningstar.