Comment réagir après la chute de plus de 10% d’un titre ?

Une étude permet de remettre en perspective les raisons d’une baisse du prix d’un titre, et la meilleure attitude à adopter.

Jocelyn Jovène 10.07.2015
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Supposons que vous soyez confronté à une baisse brutale et soudaine du cours de Bourse d’une société que vous détenez en portefeuille. « Si vous êtes gérant, vous pouvez vous sentir frustré, déçu par l’impact sur votre performance, et inquiet quant aux implications sur votre activité. Si vous êtes analyste, vous serez sans doute en colère, déçu et honteux. Aucun de ces sentiments ne peut amener à une bonne prise de décision », avertit Michael Mauboussin, du Credit Suisse, dans une étude publiée en janvier 2015.

Ces moments peuvent être une source de stress qui peut affecter la décision d’un investisseur.

Pour y répondre, Mauboussin rappelle l’utilité des « checklists », c’est-à-dire des listes de contrôle permettant d’avoir une approche plus rationnelle dans la façon de prendre position sur les lignes d’un portefeuille ou sur un titre en particulier.

A partir des ressources de Credit Suisse, et notamment de la méthode de valorisation HOLT, l’étude a caractérisé l’ensemble des baisses de cours de plus de 10% entre janvier 1990 et mi-2014 pour déterminer les différents profils de réactions baissières liées aux annonces de résultats ou à d’autres événements, puis selon un profil de titre lié au « momentum », à la valorisation et aux qualités intrinsèques de la société cotée.

Tous ces critères constituent les différents points d’une liste de contrôle qui peut rendre service aux investisseurs.

Les deux tableaux qui suivent permettent en effet de caractériser le type d’événement recensé (avertissement sur résultat, départ d’un dirigeant, cession ou opération de croissance externe, défaut…), la réaction immédiate du marché puis l’évolution du cours de Bourse à 30, 60, 90 jours après l’annonce.

Typologie des réactions d'un événement lié à des résultats

Source: Credit Suisse


Typologie des réactions d'un événement non lié à des résultats

Source: Credit Suisse

Chaque tableau permet ensuite d’examiner la réaction du marché en fonction du type de société, en passant à chaque fois par un des 3 points de contrôle analysés : « momentum », valorisation et qualité.

Mauboussin prend deux exemples pour montrer comment utiliser cette grille.

Symantec Corp, un éditeur américain de logiciels, annonce le 20 mars après la clôture de Wall Street avoir démis de ses fonctions son PDG. Le lendemain, le titre perd 12,9% en Bourse.

Or, le titre est, selon l’analyse de Credit Suisse, relativement bien noté en termes de qualité et de valorisation (moins selon le momentum). Le tableau 2 (« exhibit 3 ») indique que ce type de titre a historiquement chuté en moyenne de 15,1% au moment de l’annonce, avant de rebondir de 10,4% à 30 jours, de 14,9% à 60 jours et de 23% au bout de 90 jours.

D’autres cas sont analysés de la même manière.

Mauboussin rappelle qu’il s’agit de résultats moyens, donc ne sont qu’indicatifs d’évolution possible mais pas certaines.

C’est d’ailleurs la limite de cet exercice et de toute analyse qui exploite des données historiques, puisque théoriquement le passé n’est pas censé se répéter (même s’il rime, paraît-il).

 

L’intégralité de l’étude a été publiée par le très bon site Valuewalk.com.

Michael Mauboussin est intervenu en mars 2015 lors de la Conférence européenne de Morningstar.

 

 

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Valeurs citées dans l'article

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.