Allocation d’actifs : reflation, dollar, hausse des taux dominent

Les grandes classes d’actifs sont considérées comme surévaluées, mais les investisseurs sont en mode « risk on ».

Jocelyn Jovène 14.04.2015
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L’appétit pour le risque des investisseurs n’est pas près de s’éteindre, si l’on en croit les résultats de la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch auprès des investisseurs institutionnels. Les allocations d’actifs font ressortir trois thématiques dominantes : un pari sur la poursuite de l’appréciation du prix des actifs (hausse des cours et des multiples de valorisation, baisse des taux longs), du dollar et l’espoir d’une remontée des taux directeurs de la Fed.

Mais sur ce dernier point, les dernières statistiques américaines sur l’emploi et les dissensions au sein du comité de politique monétaire ont conduit les investisseurs à être de moins en moins nombreux à tabler sur une hausse des taux dès le mois de juin (la proportion de ceux qui y croient encore est tombée de 34% à 11%...). Désormais, 55% des sondés attendent une hausse des taux au cours du troisième trimestre.

Au même moment, 54% des investisseurs sondés pensent que tant les actions que les obligations sont surévaluées (niveau qui est à un plus haut de 12 ans précise Merrill Lynch). Du côté des devises, la majorité des investisseurs pensent que l’euro est désormais sous-évalué face au dollar.

En termes d’allocation sectorielle, la consommation discrétionnaire, la technologie, la pharmacie, les banques et l’industrie sont les secteurs à surpondérer. A l’opposé, les utilities, l’énergie, les produits de base, les télécoms, la consommation défensive et l’assurance sont à sous-pondérer.

Concernant, les principaux facteurs de risque à surveiller, les investisseurs évoquent ce mois-ci le risque géopolitique, toujours prépondérant dans les enquêtes d’opinion, même si deux autres risques gagnent en importance : une bulle sur les actions et le retard de la Fed en matière de normalisation de sa politique monétaire.

La déflation en zone euro a sensiblement diminué, tout comme les craintes de défaut en Chine ou de crise au sein des pays émergents.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.