Le consensus peine à évoluer - BofAML

Les investisseurs continuent de privilégier les actifs risqués et réduisent légèrement la part de cash des portefeuilles.

Jocelyn Jovène 17.06.2014
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Malgré la chute des rendements obligataires, les interrogations sur la vigueur de la croissance économique mondiale et les niveaux de valorisation des actions des pays développés, les investisseurs restent convaincus de l’accélération de la reprise et d’une remontée des taux longs et du dollar, selon la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch auprès des investisseurs.

Ainsi, alors que le 10 ans américain se situe à 2,60% (contre 3% fin 2013), les investisseurs anticipent en moyenne qu’il remontera vers 3,09% fin 2014 – moins d’un tiers des interrogés le voient sous les 2,75%.

L’enquête de la banque américaine révèle un désespoir des investisseurs à trouver du rendement, ainsi que l’apparition de facteurs de risque dans plusieurs classes d’actifs.

Elle identifie clairement le fait que les obligations souveraines de la périphérie de la zone euro et le high yield sont les classes d’actifs les plus « surjouées » à l’heure actuelle – ce qui renforce l’idée qu’en cas de remontée brutale des taux, les dégâts sur ces classes d’actifs pourraient être importants si tous les investisseurs cherchaient à sortir en même temps.

Au cours du mois de juin, les investisseurs ont accru leur exposition aux marchés émergents, au Japon, ainsi qu’aux matériaux de construction, à l’énergie et à l’immobilier coté. Ils sont toujours très « sous-exposés » aux valeurs industrielles, aux services collectifs (« utilities »), à l’assurance et à la technologie.

Parmi les principaux risques identifiés par les investisseurs figure toujours un risque de défaut en Chine (36% des sondés), une « manie sur une classe d’actifs » (20%) et les risques géopolitiques (14%), relancés récemment par les violences en Irak.

La part de cash, qui avait atteint 5%, est revenue vers 4,5%.

Au final, peu d’évolutions dans les vues macro des investisseurs par rapport au mois dernier, mais une claire prise de conscience que certains paris sont aujourd’hui largement joués par les intervenants, avec un risque de déconvenue si rien ne se passe comme prévu.

Source: Bank of America Merrill Lynch.

 

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.