Société Générale : un objectif ambitieux

Les résultats annuels de la banque signalent une amélioration, mais l’objectif de 10% de rentabilité en 2015 semble ambitieux.

Jocelyn Jovène 12.02.2014
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La Bourse s’enflamme après la publication des résultats annuels de Société Générale. La banque affiche certes une amélioration progressive de sa rentabilité, avec un « ROE » (rentabilité des fonds propres) qui est passé de 1,1% en 2012 à 4% l’an dernier.

A ce rythme, l’objectif de 10% l’an prochain semble, toutes choses égales par ailleurs, atteignable. Mais pour s’en convaincre, encore faudrait-il que l’évolution des comptes de la banque depuis 4 ans soient mieux orientés.

En effet, depuis 2010 - dans un environnement économique certes difficile dans la zone euro - Société Générale a vu son produit net bancaire diminuer de 14%, tandis que son coefficient d’exploitation ne cessait de progresser - signe d'une détérioration de la profitabilité de la banque.

Depuis 2009, le coût du risque a dépassé les 4 milliards d’euros chaque année alors qu’il était inférieur au milliard d’euros entre 2004 et 2007.

Difficile, au regard de ces éléments, de parler de « retour à la normale », ce que font pourtant certains courtiers ce matin.

La banque semble toujours embarquée dans une gestion prudente de son bilan et de ses activités.

2013 a été marquée par une diminution des encours de crédit (-14 milliards d’euros) et par l’augmentation des dépôts (+15 milliards). Les réserves de liquidité ont progressé de 20 milliards d’euros, avec un taux de couverture de 140% des besoins de financement de court terme.

Certes, les efforts de reconstitution des fonds propres et de retour de cash aux actionnaires jouent un rôle moteur dans le mouvement de revalorisation boursière du titre depuis quelques trimestres.

Mais pour retrouver des niveaux de valorisation plus « normaux », il faudra que le marché soit convaincu que l’objectif de 10% est à portée de main, que la croissance est de nouveau au rendez-vous et que la profitabilité se redresse.

Pour l’heure, l’évolution et le niveau du coût du risque ont de quoi interroger, alors que les tensions sur l’environnement économique et financier (y compris en zone euro) ont sensiblement reculé l'an dernier.

Source: Factset, Morningstar

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.