Carmignac : 2,3 milliards d’euros de décollecte en 2013

La société de gestion a clôturé un exercice « frustrant » en termes de performance, et a réduit la voilure sur les marchés émergents.

Jocelyn Jovène 27.01.2014
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2013 a été une année décevante pour Carmignac Gestion : les performances n’ont pas été au rendez-vous, faute d’un positionnement qui a été défensif un peu trop longtemps, ont reconnu lundi ses responsables. La société de gestion (SGP) a connu sur l’année une décollecte de 2,3 milliards d’euros, « soit environ 4% de nos encours », a indiqué Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement.

La volatilité des marchés émergents et la contre-performance des matières premières ont largement contribué à des performances « contrastées, donc frustrantes », a ajouté le responsable. Outre les difficultés liées aux émergents, la société a annoncé une refonte de son équipe dans l’univers des actions européennes.

Autant de changements qui se lisent également dans l’allocation d’actifs pour 2014. En un an, l’allocation d’actifs a largement profité aux thématiques de la croissance américaine (25,1% fin 2013 contre 7,9% fin 2012), de la « reflation japonaise » (4,4% à 11,2%) ou de la « stabilisation de l’économie européenne » (de 3,2% à 8,2%).

Le thème des pays émergents ne représente plus que 20% du portefeuille, soit son plus bas niveau historique, a précisé Frédéric Leroux, gérant global chez Carmignac. Les tensions sur le peso argentin et d’autres devises émergentes sont à relativiser. « Le principal sujet est la transformation du modèle économique chinois, mais nous pensons que la Chine dispose des moyens monétaires et budgétaires pour gérer cette transition », a-t-il affirmé.

Dans l’ensemble, les choix d’allocation reflètent un environnement marqué par une reprise des pays développés, Etats-Unis et Japon en tête. On assisterait même à une réduction des déséquilibres des balances courantes, avec d’un côté un repli des balances courantes chinoise et japonaise et de l’autre une amélioration de la balance courante américaine (baisse des importations grâce à l’énergie, relocalisation d’activités industrielles et regain de compétitivité avec la baisse du dollar).

Dans l’univers obligataire, les taux longs devraient sortir de la dynamique baissière dans laquelle ils sont inscrits depuis 30 ans, ce qui constitue un changement de paradigme pour de nombreuses gestions.

« Après la phase de pentification de la courbe des taux aux Etats-Unis, nous allons connaître une remontée de toute la courbe des taux », prévoit Frédéric Leroux. Dans cet environnement, les investisseurs peuvent encore rechercher du « carry » dans des classes d’actifs comme le haut rendement européen, les obligations périphériques (Espagne, Portugal, Irlande) et les obligations contingentes (« cocos »).

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.