Allocation d’actifs : le mois des extrêmes

L’optimisme à l’égard des actions s‘est renforcé, selon la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch.

Jocelyn Jovène 17.12.2013
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La dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch auprès des investisseurs fait apparaître des enseignements étonnants.

D’un côté, les investisseurs ont toujours une vue positive sur les actifs risqués, notamment les actions, et considèrent que la reprise économique va se poursuivre. Cela les conduit d’ailleurs sur des paris sectoriels ou en termes d’allocation d’actifs pour le moins tranchés, avec des positionnements extrêmes.

Nombreux sont les investisseurs à considérer le dollar comme étant sous-évalués. La surpondération des actions japonaises est la plus élevée depuis 2006. Les marchés émergents sont la plus forte sous-pondération dans les allocations.

Les paris les plus joués par les investisseurs sont : être vendeur (« short ») sur le yen, être acheteur (« long) sur le S&P 500 (actions américaines) et sur le haut rendement américain (graphique).

Source: Bank of America Merrill Lynch

En termes de choix sectoriels, l’énergie est sous-pondérée, tandis que les banques et les télécommunications enregistrent les plus hauts niveaux de surpondération depuis respectivement 2006 et février 2011. En Europe, les choix de surpondération se portent sur l’assurance, la technologie, les banques, l’automobile tandis que les sous-pondération concernent l’alimentation-boisson, la distribution, les produits d’hygiène, la construction ou l’immobilier.

Le « tapering », attendu entre décembre (11% des sondés) et janvier (32%) plutôt qu’en mars (42%), ne devrait pas casser la dynamique de reprise économique, selon une majorité d’investisseurs. Cette dernière estime d’ailleurs que l’économie mondiale est de nouveau en milieu de cycle (2% pensent que nous sommes en récession mondiale).

Dans ce contexte, les investisseurs attendent des entreprises qu’elles investissent davantage plutôt qu’elles retournent de l’argent aux actionnaires, que ce soit sous forme de dividendes ou de rachats d’actions.

Lorsqu’on les interroge sur leur appréciation des risques, nombreux sont ceux qui estiment par exemple que la valorisation des actions est raisonnable (proportion la plus élevée de février 2002), ce qui conduit de nombreux investisseurs à avoir une part élevée de cash dans les allocations.

Les principaux risques retenus par les investisseurs aujourd’hui sont un « hard landing » en Chine, un regain de tension au sein de la zone euro ou un incident géopolitique.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.