Patrimonia : les CGP reviennent doucement vers les actions

Le gérants de patrimoine font preuve d'un optimisme prudent, et cherchent une certaine flexibilité dans leurs solutions de placement.

Jocelyn Jovène 26.09.2013
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L’optimisme revient doucement chez les CGP. Les résultats de l’enquête réalisée par Morningstar auprès de 400 professionnels de la gestion de patrimoine révèlent l’attente d’une progression de leur activité en 2014, qui devrait être une année « correcte ». Leurs clients restent toutefois toujours très prudents (à 57% selon l’enquête), mais la part des personnes envisageant de prendre plus de risque progresse.

L’enquête montre par ailleurs que l’évolution de l’environnement réglementaire (sur le modèle de rémunération des conseillers) est considérée comme la première source de risque. Certains professionnels présents sur le salon le confirment : « si l’on adopte une telle règle, la moitié des CGP disparaîtra », affirme ainsi un professionnel.

Dans ce contexte, les CGP comptent privilégier les outils de gestion de patrimoine les plus souples, avec une prédilection pour l’assurance-vie et pour les solutions en unité de compte. « Le défi des professionnels est de ne pas bloquer leurs clients sur un type de solution », a expliqué Jean-François Bay, directeur général de Morningstar, au cours d’une conférence sur le salon.

Au sein de l’enveloppe de l’assurance-vie ou en dehors, les CGP soulignent un regain d’intérêt pour les actions. Alors que la Bourse a enregistré un rebond significatif depuis l’été 2011, certes avec beaucoup de volatilité, l’investissement en actions semble retrouver ses lettres de noblesse.

L’autre enseignement de l’enquête, surprenant, est l’intérêt manifeste des CGP pour le PEA-PME avant son lancement officiel. Cette enveloppe, annoncée par le gouvernement cet été et incluse dans le projet de loi de finances 2014, permet à un particulier d’investir 75.000 euros en plus de son PEA traditionnel (dont le plafond est relevé de 132.000 à 150.000 euros).

Selon certains professionnels de la gestion de patrimoine, ce dispositif devrait concerner 70.000 personnes en France, et pourrait attirer entre 1 et 2 milliards d’euros vers les petites et moyennes entreprises, cotées ou non.

Et certains professionnels, qui craignent que cet afflux de liquidités ne crée une nouvelle bulle sur des titres cotés offrant trop de liquidité, estiment qu’il sera plus opportun de regarder vers le non coté pour placer l’épargne de leurs clients, sous réserve de trouver les bons produits pour réaliser de tels investissements.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.