Cœur et périphérie d’un portefeuille

Le cœur de portefeuille est la partie centrale et solide de construction des performances pour tout investisseur.

Facebook Twitter LinkedIn

La notion de cœur de portefeuille n’est pas des plus excitantes, mais elle n’en est pas moins très importante pour tout investisseur. Son nom indique clairement son rôle : c’est la partie centrale du portefeuille. Elle doit donc être constituée d’investissements qui peuvent résister à l’épreuve du temps.

Pour atteindre vos objectifs d’investissement, vous avez besoin d’établir une distinction claire entre le cœur de votre portefeuille et les autres investissements.

Fonds de portefeuille

Les fonds de grandes capitalisations tous styles de gestion, qui prennent des participations dans de grands groupes cotés modérément valorisés par le marché devraient constituer le pilier de votre portefeuille. Ces fonds sont peu souvent en tête des palmarès, mais ils ne figurent pas non plus en queue de peloton.

Pour des investisseurs prudents, les fonds value sont souvent les bons candidats pour être en cœur de portefeuille. Ils investissent généralement dans de grandes sociétés cotées, bien établies et reconnues, avec des titres plus faiblement valorisés que le reste du marché. Historiquement, le fait de privilégier des titres à croissance modérée mais régulière permet de s’exposer à des fonds offrant les profils de risque les plus attrayants au sein des catégories Morningstar.

Le problème est que lorsque les marchés corrigent fortement, ces fonds ont tendance à sous-performer. Les fonds combinant plusieurs styles de gestion sont souvent plus fiables.

A l’inverse, les fonds de grandes valeurs de croissance sont plus volatils que les fonds value. En phase de hausse, ils affichent de belles performances, mais lorsque les marchés se retournent, ils souffrent encore plus durement que le reste du marché. Difficile d’envisager d’avoir ce type de profils en cœur de portefeuille.

Vous pouvez être tentés par des sources de diversification à l’international, comme cœur de portefeuille. Cela peut être une solution, mais mieux vaut se concentrer sur les marchés développés les plus liquides, avec des fonds investissant dans des titres de grandes qualité, souvent leaders de leur spécialité, tout comme vous le feriez pour des fonds domestiques.

Une exposition aux obligations est une autre composante importante d’un cœur de portefeuille, si votre allocation d’actifs le permet. Là encore mieux vaut chercher des fonds qui investissent dans des titres de grande qualité (des émetteurs ayant des fondamentaux solides, qu’ils soient entreprises ou Etats). De même, mieux vaut se focaliser sur la partie médiane de la courbe des taux. Pourquoi ? Parce que plus un fonds présente une maturité moyenne longue, plus sa performance sera volatile, car très sensible aux variations de taux d’intérêt.

Enfin, il faut se rappeler qu’un fonds en cœur de portefeuille ne convient pas à tous les profils d’investisseurs. Pour cela, l’avis des analystes de Morningstar sur l’intérêt d’un fonds et ce qu’il peut leur apporter compte.

Titres vifs

Si vous aimez sélectionner des actions, votre cœur de portefeuille doit être composé de titres de grande qualité et de valeurs de premier plan, très liquides (« blue chip »). Tout comme pour les fonds, ces sociétés n’ont pas d’histoires très excitantes à raconter.

Mais ces titres de qualité recèlent quelques qualités intéressantes. Tout d’abord, elles sont profitables, et dégagent de manière structurelle une rentabilité supérieure au coût du capital, permettant d’offrir un retour à l’actionnaire intéressant. La rentabilité peut être mesurée par le retour sur fonds propres (« return on equity ») ou par la rentabilité du capital employé (« return on capital employed »), que l’on compare au coût des fonds propres ou au coût du capital.

Ces valeurs de cœur de portefeuille sont généralement des sociétés capables de croître – peut-être pas au même rythme que des valeurs de croissance rapide. Mais leurs résultats sont sans doute plus prévisibles d’une année sur l’autre, et leur capacité à verser un dividende est plus grande.

Enfin, ces sociétés présentent des bilans solides. Elles sont peu endettées et génèrent un flux de trésorerie disponible significatif.

Taille du cœur

Un cœur de portefeuille peut représenter jusqu’à 100% de ce dernier dans certains cas. Ces investissements atteignent ainsi entre 70% et 80% des actifs détenus. Il n’y a pas de règle gravée dans le marbre pour décider de la taille de ce cœur de portefeuille. Notre recommandation serait d’avoir au moins 50% des actifs gérés en partie cœur de portefeuille. Car ce sont bien ces titres qui vous permettront d’atteindre vos objectifs financiers.

Où va le reste de vos actifs ? Dans des actifs non cœur. Ce sont des placements alternatifs qui peuvent générer des rendements intéressants – fonds sectoriels, exposition au secteur de la technologie, ou des fonds de conviction où les gérants fonds des paris concentrés. Parmi ces titres, on trouve des fonds investis dans des valeurs petites et moyennes, qui tendent à être plutôt volatils.

Ces investissements doivent être utilisés comme source de diversification et comme générateur de croissance. Par exemple, si  votre cœur de portefeuille est constitué exclusivement de grandes capitalisations boursières, vous chercherez de la diversification dans des valeurs petites ou internationales pour compléter votre portefeuille.

Vous n’aurez pas intérêt à avoir une exposition trop significative à des actifs non cœur, même s’ils peuvent être une source de performance significative dans certaines phases de marché. Il faut néanmoins savoir que ces placements vous font prendre une part significative de risque – il serait donc aventureux de vouloir trop s’exposer à ce type de placement.

En matière de gestion de portefeuille, via des fonds ou des titres vifs, la première étape est de construire une fondation solide et d’y adjoindre par la suite des moteurs de performance plus volatils.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Morningstar.co.uk Editors  analyse and report on shares, funds, market developments and good investing practice for individual investors and their advisers in the UK.