Women Equity Fortunae

Un FCPR qui veut miser sur les femmes, mais qui manque de visibilité.

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« Que pensez-vous du fonds Women Equity Fortunae ? Il s’agit d’un FCPR »

Il s’agit d’un FCPR, c'est-à-dire d’un fonds « à risque » qui procure un avantage fiscal. Il entre dans l’univers des produits ISF qui permettent d’obtenir une réduction d’impôts (dans la limite de 20.000 euros) à hauteur de 50% des sommes que le fonds investit au terme de la loi TEPA dans du capital risque et du non coté. Autre caractéristique, ce fonds s’intéresse plus particulièrement aux entreprises dirigées par des femmes ou tout au moins qui ont une démarche volontariste en ce sens comme l’indique la plaquette du fonds CLIQUER ICI.

En effet, selon la société de gestion du fonds, Bryan Garnier Principal Investment, plusieurs études indiqueraient que les entreprises gérées de façon mixte obtiendraient une surperformance. Pour ce FCPR, la société de gestion a donc établi un partenariat avec l’association à but non lucratif Women Equity For Growth dont l’objectif est de promouvoir une meilleure représentation des femmes dans le monde de l’entreprise.

 

Pour un particulier il n’est guère possible d’en savoir beaucoup plus. La plaquette renvoie vers le site de la société de gestion (www.bryangarnier.com/fcpr-isf ) qui est en fait hébergé par l’association partenaire Women Equity for Growth. En fait, il apparait que cette association est une émanation de Bryan Garnier.

Le site de l’association ne manque pas de documentation. Mais reste la question de savoir ce que vaut la société de gestion. Elle est enregistrée à l’AMF depuis 2005, alors que la société Bryan Garnier Asset Management qui est le promoteur du fonds, est enregistrée depuis 1990. Il s’agit de filiales de la banque d’investissement britannique Bryan Garnier dont le site internet en anglais ne fait pas état de fonds ouverts.

Il est difficile dans ces conditions d’apprécier le track-record de la société en matière de fonds faisant appel à l’épargne comme c’est le cas pour un FCP.

Reste le prospectus… CLIQUER ICI

On y fait état de 5% de frais de souscription, auxquels il convient d’ajouter 1% de frais de constitution. De leurs cotés, les frais de gestion annuels sont fixées à 4,6% auxquels viennent s’ajouter des « frais divers » de l’ordre de 0,5%.

Sachant que l’investisseur bloque son argent pour une durée pouvant aller de 6 à 8 ans, un rapide calcul de tête conduit à penser que sur la durée maximale ce sont près de 40% des sommes investis (5% de frais annuels * 8 ans = 40%) qui partiront en frais. Et on se dit qu’il faudra que la société de gestion ait beaucoup de talent pour dégager de la surperformance en dépit de tels frais ! En l’absence de track-record de l’entreprise dans ce domaine, il semble difficile de ressentir un enthousiasme irrépressible pour cette offre.

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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.