Conséquences économiques du tsunami

Alors que le bilan humain continue à s’alourdir, l’impact économique de la catastrophe en Asie apparaît plus limitée.

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Jour après jour, les chiffres des pertes humaines en Asie ne cessent de croître, on parle maintenant de 150.000 morts... Mais moins de 2 semaines après le tsunami qui s’est déclenché le 26 décembre dernier au large de l’Indonésie, on mesure mieux l’impact économique de la catastrophe.

Car si le bilan humain continue à s’alourdir, le bilan économique lui est à peu près dressé. Exception faite de la Thaïlande, durement touché et fortement dépendante du tourisme, la banque JP Morgan estime que les économies des pays concernés seront faiblement impactées par le raz de marché.

En tout état de cause, moins que par l’épidémie de grippe aviaire qui avait touché la région début 2003 et fait baisser le nombre de touristes de 60%, de 80 à 32 millions de visiteurs. En effet, dans de nombreux pays les ressources touristiques ont peu été touchées sauf dans quelques destinations comme les Maldives où un grand nombre d’installations touristiques (représentant quelques 20% du PIB) ont été détruites.

Mesures d’urgence

Quoi qu’il en soit, JP Morgan anticipe une croissance de l’ordre de 5,9%, en rythme annuel, pour l’Asie émergente au premier trimestre de l’année encours contre 6,6% au 4ème trimestre 2004.

Avec bien évidemment des variations importantes d’un pays à l’autre. Ainsi, après avoir terminé l’année sur un rythme de 7%, la Thaïlande devrait selon la banque américaine enregistrer une croissance nulle sur le premier trimestre…

En revanche pour l’Indonésie, très durement touchée avec près de 100.000 morts, elle table pour le premier trimestre de l’année sur une croissance de plus de 6% en rythme annuel. Il est vrai que les autorités locales ont d’ores et déjà annoncé des incitations fiscales pour soutenir les investissements étrangers…

Peu d’impact sur l’assurance

Pronostic rassurant aussi pour l’Inde : si JP Morgan prévoit une croissance de 5% au premier trimestre, contre 7% au 4ème trimestre 2004, de son côté Barclays Capital table sur une croissance annuelle de 7 à 7,5% pour le pays en 2005.

Reste les répercussions sur les économies développées. On pense en particulier au secteur de l’assurance et de la réassurance. Mais dans une étude publiée en début de semaine, la banque d’affaire Merrill Lynch estime que l’impact dans ce domaine sera limité en raison faible niveau de couverture des nationaux… L’agence Fitch résume la situation ainsi : "il y a tout simplement moins d’assurances achetées dans cette partie du monde."

Ainsi, on estime la facture totale des dégâts assurés entre 5 à 10 milliards de dollars. Une sommes à comparer aux 35 milliards de dégâts causés par les ouragans aux Etats-Unis à l’automne dernier…

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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.