Les marchés émergents toujours à la peine

La remontée de l’aversion au risque, les tensions commerciales, l’inversion de la courbe et des fondamentaux moribonds expliquent le désamour des investisseurs.

Jocelyn Jovène 29.08.2019
Facebook Twitter LinkedIn

Rien ne va plus pour les marchés émergents. Au cours du mois écoulé, la classe d’actifs a chuté de près de 7% contre un repli de « seulement » 4% pour les Bourses des pays dévéloppés. Depuis le début de l’année, les Bourses émergents sont en territoire positif (+5%) mais sont très en retard sur les pays développés (+17%).

Les explications sont de plusieurs ordres. Tout d’abord, l’escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Pour les investisseurs, les chinois sont clairement perdant. L’indice Morningstar China a cédé 6,7% au cours du mois écoulé  contre un repli de 4,2% pour la Bourse américaine. Depuis le début de l’année, la première gagne 8,6% quand la seconde bondit de 20,5% (données au 28 août).

Ensuite, l’inversion de la courbe des taux d’intérêt, historiquement annonciatrice d’une récession de l’économie américaine, reflète une augmentation de l’aversion au risque. JPMorgan estime ainsi que la probabilité d’une récession est de 45%, reflet de la détérioration du sentiment des consommateurs américains et de la révision en baisse des prévisions de croissance des profits des entreprises.

L’annonce en juillet d’une première baisse des taux de la Fed, qui pourrait être suivie d’autres baisses, la perspective d’une politique économique très accommodante avant les élections présidentielles de 2020, a réussi jusqu’ici à éviter une correction boursière plus brutale.

Les investisseurs doivent-ils toutefois sortir définitivement des actions émergentes ? Pour certains stratégistes, cela pourrait être une erreur. Les stratégistes de JPMorgan observent dans une note datée du 26 août que lors des précédentes inversions de la courbe américaine, les actions émergentes ont en fait progressé au cours des 12 à 24 mois suivant l’inversion de la courbe.

Les performances entre pays sont toutefois contrastées. Si les marchés chinois, indien, malaisien, mexicain, polonais philippin ont rebondi par la suite, les Bourses coréenne, thailandaise, taiwanaise ou turque ont, elles, reculé.

D’où l’intérêt de faire appel à des gérants actifs qui peuvent aller chercher des sources d’alpha sur les marchés.

Dans l’univers des actions émergents, les analystes notent positivement 249 fonds actions. Si l’on regarde les fonds les moins chers et qui affichent un historique de performance favorable (premier quartile sur 1, 3 ou 5 ans), plusieurs gérants se distinguent.

C’est le cas par exemple des fonds Robeco Conservative Emerging Equities (noté Silver), du fond T. Rowe Price Emerging Markets Equity (noté Silver) ou du fonds Fidelity Institutional Emerging Markets (noté Silver).

 

Cette analyse a été réalisée avec la plate-forme professionnelle Morningstar Direct. Cliquez ici pour en savoir plus.

© Morningstar, 2019 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est le rédacteur en chef de Morningstar France.