Barrick améliore ses perspectives à un prix raisonnable

Nous ne pensons pas que l’opération va affecter notre estimation de juste valeur de manière significative.

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Barrick Gold a officialisé le 24 septembre un projet de rapprochement avec Randgold Resources, pour donner naissance au premier groupe aurifère au monde. L’offre est entièrement financée en titres, chaque action Randgold étant échangeable contre 6,128 nouvelles actions Barrick. Cette parité s’appuie sur les volumes d’activité des deux titres et ne comporte aucune prime pour les actionnaires de Randgold.

Sur une base pro forma, les actionnaires de Barrick détiendront 66% du nouvel ensemble contre 33% pour ceux de Randgold – un partage qui reflète le niveau actuel des capitalisations boursières des deux entreprises.

Nous ne pensons pas que l’estimation de juste valeur de Barrick sera fortement modifiée. Randgold se traite sur un multiple d’environ 9x l’EBITDA estimé, en ligne avec les autres groupes aurifères de qualité tels que Agnico Eagle.

L’action Randgold avait chuté de 35% depuis le début de l’année, en ligne avec le secteur des aurifères, reflétant la baisse du cours de l’once d’or. Nous ne pensons pas modifier l’estimation de rempart concurrentiel de Barrick (No Moat).

Dans un secteur où l’histoire est parsemée d’acquisitions chèrement payées, conduisant à un niveau d’endettement élevé et de transactions qui ont rarement créé de la valeur pour les actionnaires, le rachat de Randgold par Barrick détonne. En outre, comme la transaction ne comporte aucune partie en numéraire, Barrick n’aura pas à emprunter pour finaliser la transaction, ce qui devrait réduire la pression liée aux précédentes opérations de croissance externe, telles qu’Equinox Minerals.

En outre, Barrick va mettre la main sur les deux meilleures mines de Randgold, Loulo-Gounkoto et Kibali à son portefeuille déjà constitué d’importants gisements à faibles coûts.

Le nouvel ensemble détiendra 5 mines qui produisent plus de 500.000 onces d’or, avec des réserves supérieures à 10 ans, et opèrent avec un coût cash de 700 dollars l’once. D’autres projets pourraient accroître le potentiel de production de ces mines.

Enfin, la structure unique de cette transaction est que Barrick et Randgold se sont mis d’accord pour minimiser les risques liés à ce type de fusions. En évitant de payer une prime excessive, le risque de surpayer des actifs qui pourraient ne pas tenir leurs promesses est réduit. En réalisant une transaction payée uniquement en titres, Barrick évite d’accroître la pression financière sur son bilan.

Même si cette transaction n’est pas exempte de riques, nous pensons que les bénéfices en dépassent les coûts.

 

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