Pourquoi les ETF smart beta n’ont pas protégé du regain de volatilité ?

Les stratégies défensives avaient plutôt tendance à bien protéger les investisseurs. Mais les récents pics de volatilité ont montré l’intérêt d’autres approches.

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Cette année, la volatilité a fait un retour marqué sur le devant de la scène. Après avoir baissé tout au long de 2017, l’indice VIX a fortement rebondi en février pour atteindre son plus haut niveau de deux ans.

La volatilité a de nouveau reculé depuis, mais avec la normalisation de la politique monétaire de la Fed, et celle à suivre de la BCE et de la Banque du Japon, les investisseurs s’attendent à ce que le retour de la volatilité soit plus permanent sur les marchés.

Historiquement, des stratégies défensives telles que les ETF de rendement ou de minimum variance ont offert une protection à la baisse pendant ces périodes d’incertitude accrue. Ce ne fut toutefois pas le cas en février dernier, certains fonds ayant dû être fermés. Entre janvier et avril, la plupart des ETF de rendement, incluant certains notés positivement par Morningstar, ont sous-performé le S&P 500.

Les raisons de la sous-performance

Le récent regain de volatilité a mis en évidence l’exposition de certaines stratégies, en particulier celles liées aux dividendes, à la remontée des taux réels. Les taux d’intérêt impactent les stratégies de rendement de deux manières : tout d’abord, lorsque les taux baissent, les investisseurs privilégient ces stratégies pour compenser la perte de revenu d’autres classes d’actifs ; à l’inverse, lorsque les taux remontent, les produits de taux sont plus attractifs.

Ensuite, les taux d’intérêt s’apprécient lorsque l’économie va bien. Les flux de trésorerie des sociétés qui offrent du rendement ne progressent toutefois pas aussi vite que les entreprises plus cycliques, ce qui constitue un désavantage pour les fonds à rendement.

Le récent pic de volatilité était lié aux craintes d’une remontée plus rapide des taux sur fond de hausse de l’inflation. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les ETF orientés rendement aient sous-performé les indices pondérés par la capitalisation au cours du premier semestre. En mars, la Fed a maintenu son taux directeur entre 1,5% et 1,75% quand le taux d’inflation se situait autour de 2%. Logiquement d’autres hausses sont sur la table.

Avec la hausse des taux courts autour de 2,5%, le rendement de certains fonds devient moins attrayant. Le rendement à maturité (YTM) du fonds iShares $ Treasury Bond 1-3 years UCITS est de 2,49%, contre 1,29% il y a un an. En d’autres termes, pour la première fois depuis dix ans, les fonds orientés vers le rendement sont mis en concurrence avec des produits obligataires.

Les fonds faible volatilité font un peu mieux

Les fonds minimum volatilité ou à faible volatilité (« low vol ») sont également exposés aux secteurs sensibles aux variations de taux d’intérêt. Ils tendent à sous-performer quand les taux montent et à surperformer lorsqu’ils reculent.

Si les fonds minimum volatilité ont surperformé le S&P 500 depuis le début de l’année, ils ont réussi à faire mieux que l’indice de référence depuis que le VIX a commencé à augmenter en février dernier.

Comme toujours, les investisseurs doivent faire attention à bien comprendre comment les fonds qu’ils achètent sont construits et quels sont leurs biais de comportement éventuels selon les différentes phases de marché.

Certains fonds notés positivement par la recherche Morningstar, comme le iShares Edge S&P 500 Minimum Volatility, cherchent à construire un portefeuille de titres parmi les moins volatiles au sein de l’indice américain. Ce fonds devrait donc surperformer quand la volatilité augmente, même si cela est lié à des taux plus élevés.

Le fonds PowerShares S&P 500 High Dividend Low Volatility s’expose lui aux sociétés ayant un rendement du dividende élevé, tout en évitant les titres les plus risqués et en imposant une limite à la pondération de chaque titre. Le fonds a dégagé un rendement de 3,47% contre 2,04% pour le SPRD S&P US Dividend Aristocrats.

Etre défensif dans une approche multi-factorielle

L’environnement actuel illustre la volatilité que peuvent connaître certains facteurs de risque. Chaque facteur de risque (taille, valorisation, qualité…) peut d’ailleurs suivre son propre cycle.

Etre en mesure de s’exposer à différents facteurs, lesquels réagiront dans la mesure du possible différemment selon les phases de marché, peut donc aider à diversifier en partie son risque, en particulier si l’on sélectionne les facteurs de risque les moins corrélés entre eux.

Des instruments permettent de prendre ce biais, tels que le iShares Edge MSCI USA Multifactor ou l’UBS MSCI Select Factor Mix ETF. Ces ETFs ont été en mesure de battre ceux focalisés sur le rendement ou la faible volatilité depuis le début de l’année.

 

 

 

 

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A propos de l'auteur

Morningstar ETF Analysts  research hundreds of ETFs available to European investors. The Morningstar Rating for ETFs is based on a risk-adjusted performance measure