MIFID II fera baisser les frais

La directive MIFID II renforce l’accent sur les coûts et la transparence : bonne nouvelle pour les investisseurs, mais défi pour les prestataires.

Connor Sloman 19.04.2017
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Cet article a été écrit par Connor Sloman, responsable des Solutions clients chez Morningstar, et a été publié dans le magazine Professional Adviser.

L’évolution de la réglementation vous tourne le tournis ? Nous sommes là pour vous aider. La directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (MIFID II) entrera en vigueur en janvier 2018.

Présentée comme un cadre réglementaire unique pour les établissements financiers européens après une période marquée par les conflits d’intérêts, elle entend renforcer la protection des investisseurs, la transparence, la normalisation des produits et la stabilité des marchés financiers.

Pour les gestionnaires d’actifs, MIFID II est synonyme d’accent sur les coûts et la transparence.

Puisqu’elle en dissocie la facturation, la directive empêchera les gérants de recevoir de la recherche sous forme de « bonus gratuit » en échange des commissions versées aux courtiers et aux banques d’investissement pour les services de négociation ou d’exécution.

Les frais de recherche devront donc être explicitement imputés à un compte distinct ou au compte de résultat, accentuant leur visibilité et forçant les gérants à mieux définir et valoriser leurs budgets de recherche.

Quels fonds seront les plus touchés ?

La pression des coûts s’exercera notamment sur les gérants européens de taille moyenne, surtout sur ceux qui ont des ressources limitées mais des besoins plus importants que les acteurs spécialisés.

Cette transparence accrue risque d’avoir un impact disproportionné sur leurs modèles économiques parce qu’ils auront plus de mal à intégrer les frais de recherche à leur compte de résultat.

Il faut donc s’attendre à ce que ces gérants fassent des choix plus réfléchis et plus rationnels, que ce soit en matière d’équipes internes ou de prestataires externes indépendants.

Et le catalyseur que constitue MIF II intervient alors que bon nombre d’entre eux sont d’ores et déjà confrontés à des difficultés, notamment les pressions baissières sur les commissions et les flux massifs en faveur des produits passifs.

Définir la cible des fonds

MIF II contraindra également les gérants à définir le marché cible de leurs produits d’investissement et à en informer les distributeurs.

Morningstar apporte tout son soutien au dispositif basé sur les données défendu par l’EFAMA (l’association européenne des fonds et de la gestion d’actifs) et les autres acteurs du secteur.

Ce dispositif sera essentiel pour que l’information soit distribuée, validée et utilisée de manière efficace et cohérente au sein des bases de données des entreprises et des systèmes de la chaîne de valeur. 

Une approche objective, basée par exemple sur les types de produits et les caractéristiques des portefeuilles, profitera également aux fonds, puisqu’ils ne risqueront plus d’être désavantagés par le fait que les distributeurs ou les investisseurs puissent passer leur gamme au crible s’ils choisissent un ciblage de marché plus prudent que leurs concurrents. 

Le principal défi créé par les nouvelles règles de transparence se situe au niveau des frais de transaction sur les produits d’investissement. Les exigences de communication en fonction des quatre types de coûts (non récurrents, courants, liés à une transaction ou indirects) sont toutefois plus claires aujourd’hui.

L’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) a récemment précisé que les coûts annuels pourraient être appliqués au prorata lorsque les distributeurs sont chargés des rapports aux clients, ce qui simplifie le reporting post-négociation.

Bien sûr, MIFID II est bien plus qu’un exercice de conformité, et les entreprises font évoluer leurs modèles économiques et leurs stratégies de distribution pour suivre les tendances qui en découlent.

Le secteur de l’investissement a déjà une longueur d’avance et les entreprises qui tirent aujourd’hui leur épingle du jeu sont souvent celles qui se sont positionnées d’elles-mêmes comme fers de lance. MIFID II ne fera qu’accentuer ce mouvement : conseillers et gérants doivent donc se préparer à adapter leurs modèles économiques.

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A propos de l'auteur

Connor Sloman  , responsable des solutions clients pour l'Europe chez Morningstar.