General Motors sous la pression du hedge fund Greenlight Capital

Le fonds de David Einhorn demande la création de deux classes distinctes d’actions au constructeur automobile, qui sous-performe le S&P 500 depuis de nombreuses années.

Jocelyn Jovène 29.03.2017
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General Motors est de nouveau sous pression d’un investisseur activiste pour créer plus de valeur. David Einhorn, patron de célèbre hedge funds Greenlight Capital, qui s’est fait une réputation en prédisant la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, demande au constructeur automobile de créer deux classes d’actions différentes, une classe de rendement et une classe ordinaire. L’objectif est de « forcer le marché à valoriser de manière appropriée le dividende et révéler le plein potentiel de croissance bénéficiaire de GM » et permettre au cours de Bourse du constructeur de rattraper son retard sur le reste du marché américain (graphique).

GM vs SPX rebased

Source : Morningstar Direct

Dans une présentation mise en ligne sur son site Internet, Einhorn estime que la classe d’actions de rendement (« Dividend Shares ») permettrait de toucher le dividende versé par le constructeur (1,52 dollar par action chaque année), tandis que l’action ordinaire (« Capital Appreciation Shares ») recevrait les profits au-delà du dividende attribué aux actions de rendement.

L’analyse de Greenlight Capital ne consiste pas à remettre en question la stratégie conduite par sa PDG, Mary Barra, laquelle a sorti le constructeur automobile de l’ornière.

Les analystes de Morningstar estiment eux aussi que la valeur de l’action GM est fortement décotée par rapport à l’estimation de la valeur intrinsèque de la société (50 dollars par action). Einhorn valorise l’action de rendement entre 17 et 22 dollars par action, tandis que l’action ordinaire vaut entre 26 et 38 dollars par action, soit une valeur combinée comprise entre 43 et 60 dollars et un potentiel d’appréciation compris entre 24% et 72%.

GM Price FV Feb 2017

Source : Morningstar Direct

Comme le montre le graphique précédent, la décote de valorisation s’est sensiblement réduite depuis 2011 mais reste encore importante aujourd’hui à environ 30%.

Pour David Whiston de Morningstar, le groupe dispose de la meilleure offre de véhicules en termes de qualité et de design depuis des décennies, ainsi que d’une base de coûts fortement abaissée. « Nous pensons que le potentiel de croissance bénéficiaire est excellent en raison de la bonne santé de l’activité nord-américaine et le fait que les efforts marketing sont désormais concentrés sur quatre marques au lieu de huit. »

Ceci a permis au groupe d’abaisser son point mort lorsque le marché américain est à 11 millions de véhicules, avec une part de marché pour GM de 18%-19%. Avec un marché de l’ordre de 16,6 à 17,8 millions de véhicules par an, la génération de résultat de GM devrait être de bonne facture.

L’an dernier, le chiffre d’affaires du constructeur a progressé de 7,5% à 156,8 milliards de dollars et le résultat opérationnel a bondi de près de 25% à 9,1 milliards. En un an, la génération de free cash-flow est passé de -1,4 milliard à +5,6 milliards de dollars, ce qui représente un free cash-flow yield de 13% en 2016 et de 10% en 2017.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
General Motors Co42,37 USD-0,16Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.