Services collectifs : valorisations toujours tendues malgré la hausse des taux

Le secteur devrait être encore sous pression en 2017.

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Pour la troisième fois en une décennie, les services collectifs ont dissipé l’idée qu’une hausse des taux d’intérêt affecte le secteur. L’an dernier, le rendement à 10 ans des bons du Trésor est passé de 1,8% avant l’élection présidentielle à 2,6% mi-décembre. Durant cette période, l’indice du secteur, dividendes inclus, a progressé et le rendement du dividende ressort à 3,5%, son niveau le plus bas depuis mi-2015.

Nous estimons que les investisseurs doivent regarder deux autres mesures pour mieux comprendre l’impact des taux sur le secteur en 2017. La première mesure est la performance relative. L’histoire récente – y compris les phases post-élections – montre que les services collectifs sous-performent les autres secteurs et les indices diversifiés quand les taux remontent. Au cours des 20 dernières années, le secteur a sous-performé l’indice S&P 500 de 10% en moyenne, lorsque les taux ont progressé de plus de 30% en deux ans.

La deuxième mesure est l’écart entre le rendement du dividende du secteur et les taux d’intérêt. Nous avons souvent rappelé que plus cet écart est important, moins le secteur est sensible aux variations des taux d’intérêt. Cela s’est confirmé après l’élection. L’écart de rendement était à un plus haut de 200 points de base durant la plupart de l’année 2016, le bon des taux d’intérêt a eu peu d’impact sur le secteur. Actuellement, avec un rendement du dividende de 3,5% et un rendement à 10 ans des bons du Trésor de 2,6%, l’écart est le plus faible depuis janvier 2014. Le secteur pourrait donc être sous pression si les taux sont stables ou progressent.

D’un point de vue fondamental, nous n’attendons pas d’effet immédiat de l’élection de Donald Trump. La nomination de Scott Pruitt à la tête de l’agence fédérale pour l’environnement (EPA) est un revers pour l’administration Obama, en particulier pour les réglementations qui concernent le changement climatique, dont Pruitt a été un opposant affirmé. Certaines réglementations comme le « Clear Power Plan » pourraient être enterrées. Ceci redonnerait un peu d’air aux producteurs d’énergie à base de charbon, mais n’empêchera pas la perte de parts de marché de cette technologie face au gaz naturel et aux énergies renouvelables.

Nous pensons que ces deux technologies resteront des moteurs de croissance, au regard des projets d’investissement déjà annoncés pour la décennie à venir. Nous pensons qu’il y a un risque fiscal mesuré sur les énergies renouvelables. Les aides au solaire, qui devraient diminuer au début de la prochaine décennie, semblent plus à risque, mais la rentabilité de cette technologie s’améliore.

Nous voyons peu d’appétit pour des opérations de croissance externe dans le secteur. Aux Etats-Unis, la plupart des acteurs semblent satisfaits de la structure actuelle de leur portefeuille d’activités et du potentiel de croissance organique. En Europe, la plupart des acteurs ont opéré leur repositionnement stratégique, en particulier la scission de RWE et EON et la fusion de certaines activités d’Areva avec EDF.

 

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