ETP, le meilleur et le pire d’octobre

Parmi les classes d'actifs les plus performantes il y a l’exploit du marché boursier brésilien et le rebond des banques européennes. Les métaux précieux et les obligations d’Etat britanniques souffrent.

Valerio Baselli 03.11.2016
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La photographie de l'univers des Exchange Traded Products (ETP) européens confirme la volatilité très élevée des marchés en cette fin d’année.

D’après les données Morningstar, en octobre, entre le meilleur et le pire ETP l’écart de performance dépasse 30 points de pourcentage (produits à effet de levier et vente à découvert exclus).

Les trackers sont de plus en plus utilisés comme un outil pour prendre position à court terme, donc leurs performances peuvent donner une idée du « sentiment » des investisseurs, sans que les rendements soient « faussés » par les choix (bons ou mauvais) d'un gestionnaire actif. 

Du côté des gagnants, nous trouvons surtout des fonds dédiés au marché boursier brésilien. Après la destitution de Dilma Rousseff, le nouveau président par intérim Michel Temer a réussi à relever le défi de rassurer les investisseurs sur les réformes, au moins pour le moment, en promettant d’engager une cure d'austérité budgétaire.

Malgré la reprise du marché boursier, la situation reste toutefois difficile. L'économie brésilienne a enregistré en juin le neuvième trimestre consécutif de contraction. Le PIB a reculé de 3,8% sur un an au deuxième trimestre, même si cela a marqué une amélioration par rapport à la chute de 5,4% sur une base annuelle au cours du premier trimestre.

Dans le « Top 10 » d’octobre nous trouvons aussi trois ETF exposés aux valeurs financières européens, qui figuraient parmi les investissements moins performants en septembre. Derrière ce rebond, la politique accommodante de la BCE, qui a exclu un arrêt brutal de l'assouplissement quantitatif, et quelques nouvelles au sujet de certaines banques, comme les rumeurs concernant l’intérêt de certains fonds souverains du Golfe persique pour participer à la recapitalisation de la Deutsche Bank ou au nouveau plan de développement de Monte dei Paschi, lequel doit être approuvé dans les prochaines semaines.

Du côté des baisses, en revanche, on trouve plus de diversité. Les deux premières places sont occupées par des trackers dédiés aux métaux précieux. Ceci, cependant, pourrait être juste une correction à court terme. Beaucoup dépendra de l'issue des élections américaines.

« Le sentiment des investisseurs occidentaux sur l'or est passé à son maximum à trois ans et demi en octobre, une augmentation tirée principalement par la demande d'or des États-Unis, au cours du mois qui précède le vote des américains à l’élection présidentielle », a écrit Adrian Ash, responsable de la recherche chez BullionVault, société britannique qui fournit des services pour l'achat et la vente de métaux précieux.

La baisse mensuelle la plus forte enregistrée depuis presque un an (-4,4% en octobre) a vu le nombre d'acheteurs d'or dans la plate-forme de BullionVault en hausse de plus d'un tiers, alors que les vendeurs ont diminué de 16% par rapport à septembre.

« Le nombre de résidents américains qui ont acheté l'or au cours du mois d'octobre était quatre fois plus élevé que le nombre de vendeurs », indique BullionVault. Les investisseurs américains ont profité des prix en baisse pour acheter de l'or avant les élections de novembre. « Pour le prix de l'or, il y a probabilité d'une forte hausse si Trump devait remporter les élections, alors qu'une diminution serait possible dans le scénario inverse. »

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.