Frais : des fonds moins chers en Europe

Mais la facture en euros augmente.

Facebook Twitter LinkedIn

Le niveau des frais des fonds d’investissement en Europe a continué de reculer, à 1% cette année contre 1,09% en 2013, selon une étude récente de Morningstar. Ce recul s’explique par la multiplication des fonds sans rétrocommission et par l’adoption croissante de fonds à bas coût par les investisseurs.

Mais la facture globale pour les investisseurs a augmenté en valeur absolue, passant de 53 à 61 milliards d’euros entre 2013 et 2016, en raison de la croissance plus rapide des actifs gérés que n’ont baissé en pourcentage les frais de gestion courant.

L’étude montre que les pays où les frais sont les plus bas en Europe sont l’Irlande et la Suisse (0,62%). Cela s’explique par une allocation importante des fonds passifs et la part importante de parts institutionnelles – en particulier en Irlande – mais également par la présence significative de fonds monétaires.

Les investisseurs de Norvège, des Pays-Bas et de Suède ont également accès à une offre relativement compétitive, selon l’étude.

Les investisseurs d’Europe du Sud en Italie, Espagne, France et en Belgique paient des frais relativement plus élevés que la moyenne européenne.

Tous les pays n’ont pas connu le mouvement de baisse observé au niveau européen. Au Danemark, en Allemagne, en Italie et en Espagne, les frais courants en pourcentage ont eu tendance à augmenter entre 2013 et 2016.

L’étude confirme le gain de parts de marché des fonds passifs, dont la part des actifs gérés est passée de 8% en 2013 à 10,3% cette année. En moyenne, les frais courants des fonds passifs sont de 0,31% en Europe, contre 1,38% pour les fonds actifs.

L’analyse montre également que la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse sont les marchés les plus « vertueux », c’est-à-dire ceux où les économies d’échelle sont redistribuées aux investisseurs sous forme de frais courants moindres. Les investisseurs tendent à privilégier les fonds les plus importants proposés par les sociétés de gestion les plus significatives en termes d’encours. Ces dernières font profiter de leur effet de taille à leurs clients.

A l’inverse, la Belgique, le Danemark et le Portugal sont des pays où les économies d’échelle sont inexistantes.

L’étude montre enfin que les fonds qui seront relativement les plus chers ont tendance à le demeurer, et il en va de même pour les fonds les moins chers. Cela tend à indiquer que non seulement les frais peuvent être un indicateur avancé des performances futures, mais également du niveau des frais. Toutes choses égales par ailleurs, des fonds bon marché aujourd’hui ont de plus grandes chances de rester une proposition attrayante à l’avenir.

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Nikolaj Holdt Mikkelsen

Nikolaj Holdt Mikkelsen  Chief Analyst, Morningstar Denmark