Fonds alternatifs : être sélectif avant tout

Les données à 3 et 5 ans montrent que les gérants alternatifs ne se comportent pas toujours mieux que les autres gérants actifs.

Josh Charlson 21.06.2016
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Les fonds d’investissement alternatifs ont été vendus aux investisseurs sur la promesse de se démarquer des indices boursiers et d’aider à améliorer les performances des portefeuilles, en réduisant le risque ou en améliorant le rendement.

La réalité est quelque peu différente et les résultats obtenus sur 3 et 5 ans montrent que les investisseurs ne s’y sont pas totalement retrouvés. Les données de Morningstar montrent que les firmes qui promeuvent des fonds alternatifs auprès du grand public devraient faire plus attention au regard des promesses faites plutôt que de laisser entendre que les investisseurs auront accès au meilleur des deux mondes (la décorrélation de l’alternatif et la liquidité des fonds d’investissement classiques).

Les données historiques disponibles à ce jour ne portent pas sur un cycle de marché complet, mais sur des périodes plus courtes de 3 et 5 ans.

L’analyse n’en est pas moins inintéressante, puisqu’elle montre un écart de performance parfois significatif selon les types de stratégies alternatives.

En se basant sur le retour à l’investisseur (« Investor Return »), qui mesure de façon plus juste la performance de l’argent investi dans un fonds par un individu ou une institution, les fonds alternatifs affichent un écart de performance de 54 points de base sur une période de 5 ans, légèrement moins bien que les fonds actions (écart de 34 points de base), mais très en-deçà des fonds d’allocation (surperformance de 36 points de base).

 

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Si l’on regarde plus en détail l’origine de ces écarts, on se rend compte que dans l’univers alternatif, les écarts de performance les plus faibles concernent les stratégies multi-devises et « market neutral ». Ces deux catégories ont pour objectif de diversifier le risque et de contribuer à réduire la volatilité d’un portefeuille et il semble que par rapport à d’autres catégories, ces stratégies ont plutôt tenu leur promesse.

Les stratégies long/short ont en revanche enregistré l’un des écarts les plus importants (295 points de base) – une contreperformance qui s’explique sur la période par la décollecte massive d’un fonds (MainStay Marketfield).

La catégorie Multi-Alternatif se situe entre deux avec un écart de 98 points de base. Cette catégorie a connu un succès important ces dernières années et comprend des stratégies qui affichent des objectifs de rentabilité et de volatilité modérés, donc les fonds « global macro ».

 

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La conclusion de ce rapide survol est que les investisseurs doivent toujours se rappeler de comprendre les stratégies sous-jacentes et s’assurer qu’elles sont bien en phase avec leurs objectifs financiers.

Les résultats des gérants alternatifs sont inégaux et même si la période d’analyse est relativement courte, elle tend à montrer qu’il ne sert pas à grand-chose de courir après les performances ou les modes. Il est important que les sociétés de gestion ne promettent pas plus que ce qu’elles peuvent offrir comme source de rendement ou de diversification du risque. Il est également important que les investisseurs ne s’illusionnent pas sur la capacité des gérants alternatifs à leur apporter la Lune.

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A propos de l'auteur

Josh Charlson  Josh Charlson is a senior fund analyst with Morningstar.