Telefonica, meilleur moyen de jouer la consolidation des télécoms en Europe

En France, un rapprochement Orange-Bouygues Telecoms ne sera pas accepté par l’Europe mais a 2 chances sur 3 de passer si c’est le régulateur français qui se prononce, selon Allan Nichols.

Allan C. Nichols 24.03.2016
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En l’espace d’un an, la doctrine de la Commission européenne sur la nécessité de réduire le nombre d’opérateurs sur les marchés nationaux des télécommunications a changé du tout au tout. Très permissive avec plus d’une vingtaine de transactions depuis 2009, les autorités européennes de la concurrence ont adopté un ton beaucoup plus dur, bloquant un certain nombre de transactions, notamment celle entre les activités danoises de TeliaSonera et Telenor.

Allan Nichols de Morningstar estime, dans une étude sur le thème de la consolidation du marché européen des télécommunications datée du 23 mars, que les investisseurs intéressés par ce thème devraient calmer leurs ardeurs. Car une bonne partie de la doctrine européenne repose sur la possibilité de maintenir un niveau de concurrence suffisant, par exemple à travers la constitution d’opérateurs virtuels (MVNO) capables de maintenir une pression sur les prix des services.

A partir de l’étude des indices de concentration des différents marchés nationaux et de la nouvelle doctrine de la Commission européenne, Nichols estime qu’au Royaume-Uni, l’opérateur 3, contrôlé par le conglomérat hong-kongais CK Hutchinson, a une chance sur deux de mettre la main sur 02, détenu par l’espagnol Telefonica.

Les chances de rapprochement entre 3 en Italie avec Wind, contrôlé par le russe VimpelCom, sont de 1 sur trois.

En France, la situation est encore plus complexe, puisque du point de vue des autorités européennes, Nichols pense que les chances d’un « deal »  entre Orange et Bouygues, propriétaire de Bouygues Telecom, sont nulles si elles passent devant la Commission européenne mais de 2 sur 3 si ce sont les autorités françaises de la concurrence qui décident.

Orange a indiqué à Morningstar être en mesure de « localiser » le dossier en France si son revenu domestique représente au moins les deux tiers de son revenu en Europe – un critère respecté selon la manière dont sont comptabilisés les revenus des services aux entreprises et des services internationaux.

Pour Nichols, l’un des meilleurs dossiers pour parier sur la consolidation du secteur en Europe reste Telefonica. Fortement pénalisé par les incertitudes liées à la cession de sa division 02 à 3, le groupe doit en effet réduire son endettement. Mais il a dans le même temps déployer son capital en Allemagne (E-Plus) et au Brésil (GVT), ce qui offrira de meilleures perspectives de croissance et de retour sur capital dans le futur.

L’intégralité du commentaire sur le titre est disponible sur le site de la recherche actions et crédit de Morningstar.

© Morningstar, 2016 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Bouygues35,89 EUR-0,72Rating
CK Hutchison Holdings Ltd35,80 HKD-2,45Rating
Orange SA10,48 EUR1,11Rating
Telefonica SA3,92 EUR0,00Rating
Telenor ASA120,50 NOK-1,23Rating
Telia Company AB25,58 SEK-1,69Rating

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