«Bear markets» : les leçons de l’histoire

Qu’est-ce qui caractérise un marché baissier ? Comment se passent les phases de rebond ?

Jocelyn Jovène 27.01.2016
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Si l’histoire peut servir de guide, comment se compare la phase actuelle de baisse des marchés actions par rapport aux précédentes corrections boursières ? C’est à cette question qu’ont cherché de répondre les stratégistes de Morgan Stanley dans une étude datée du 25 janvier.

Leurs principales conclusions sont les suivantes, à partir d’un échantillon de 43 phases de baisse (plus de 20% entre le point haut et le point bas du marché) :

La phase de baisse des marchés dure en moyenne 190 jours, avec une chute d’environ 30%.

Au regard de l’histoire, la phase de correction boursière est « relativement avancée », estiment les stratégistes de Morgan Stanley dans une étude datée du 25 janvier, que ce soit tant en termes de durée (90% de la médiane historique) que de magniture (65%). Les marchés actions mondiaux devraient théoriquement baisser de 10% à partir des niveaux actuels (sur la base de l’indice MSCI ACWI).

Marchés émergents

La correction sur les marchés émergents a été plus longue que le marché baissier médian, même si cette baisse n’est pas encore aussi importante que celle de 1998, 2000 ou 2008.

L’Europe, elle, présente un plus fort risque de baisse – un point que contestent de nombreux investisseurs au regard de la valorisation attrayante des actions européennes, du potentiel de rebond des résultats et de l’environnement macro-économique.

Le marché qui a le moins corrigé est le marché américain – où les marges des entreprises semblent avoir atteint un pic courant 2015, pénalisées qu’elles sont par l’appréciation du dollar et un possible regain d’inflation salariale.

Quelle protection ?

En termes sectoriels, les secteurs qui se sont le mieux comportés historiquement sont les valeurs technologiques, la consommation courante (« staples ») et les services collectifs (« utilities »). L’énergie et les matériaux de construction sous-performent.

Au sein des valeurs refuge, le yen joue un rôle davantage protecteur que le dollar.

« Un environnement économique moins porteur au regard des précédents marchés baissiers plaide pour un positionnement défensif et d’éviter de trop prendre de béta », explique Morgan Stanley.

« Les caractéristiques associées à la qualité – rentabilité et discipline du capital – ont permis de bénéficier de primes durant les marchés baissiers », ajoute la banque américaine.

Dans l’environnement actuel, les stratégistes de la banque maintiennent l’idée de privilégier le crédit aux actions, vue formulée en décembre dernier, estimant que la première classe d’actifs intègre déjà un scénario de récession.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.