2015 année record pour les ETFs

Les trackers européens ont collecté plus de 70 milliards d’euros l’an dernier. Parmi les catégories plus recherchées, les actions de la zone euro et les obligations à haut rendement. Les produits synthétiques perdent terrain.

Jose Garcia Zarate 19.01.2016
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L'industrie européenne des fonds passifs négociés en Bourse signe un record historique en termes de collecte nette avec un montant de 70,8 milliards d’euros sur 2015, dépassant le précédent record de 51 milliards d’euros enregistré en 2008 (données Morningstar Direct).

Le premier indice que 2015 aurait pu être une année record est arrivé dès le premier trimestre, alors que l'industrie a enregistré les trois meilleurs mois de son histoire en termes de flux nets. Ensuite, les investisseurs ont pris du recul au cours du deuxième trimestre, avant d’investir de manière significative sur les ETPs durant la seconde moitié de l'année.

La combinaison d’entrées massives et l'appréciation de la valeur de marché de nombreuses classes d'actifs ont poussé les encours sous gestion vers un niveau record de 467,4 milliards d’euros, en hausse de 24% sur un an.

Les données des deux dernières années semblent suggérer que l'industrie européenne des ETPs est entrée dans une phase de forte croissance, probablement aidée par la sensibilisation accrue des investisseurs quant aux avantages d’une exposition passive à faible coût.

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Actions

60% de la collecte de 2015 (42,7 milliards d’euros) est attribuable aux produits actions. Les investisseurs ont montré un intérêt marqué dans les indices boursiers paneuropéens, poussé notamment par la politique monétaire accommodante de la BCE et par des niveaux de valorisation encore raisonnables début 2015. Les actions japonaises ont été aussi parmi les catégories plus recherchées, là encore grâce aux attentes de reprise de l’économie et de poursuite du soutien de la banque du Japon (BOJ).

Les marchés émergents, notamment la Chine et la région Asie (hors Japon), ont été largement délaissés, ce qui n’est pas vraiment une surprise au regard des inquiétudes sur l’état de santé de l'économie chinoise et son impact sur les autres économies asiatiques.

Le tableau ci-dessous montre la collecte par catégories au cours des trois dernières années. Le tableau qui suit indique les cinq catégories actions qui ont recueilli le plus d’encours et celles qui ont enregistré les plus importantes sorties de capitaux.

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Obligations

Avec une collecte nette de 23,4 milliards d'euros (33% du total), les produits obligataires en Europe ont connu une excellente année en termes de flux, bien que les rendements offerts soient restés assez faibles.

La politique monétaire de la BCE a apporté un soutien non négligeable à la classe d’actifs en zone euro l’an dernier. Toutefois, l’année 2015 a été aussi marquée par un regain de volatilité des rendements, sur fond de divergence entre la politique monétaire de la Fed, et celles de la BCE et de la BOJ.

Les trackers obligataires qui ont recueilli plus en 2015 ont été ceux exposés aux obligations privées. Les produits à haut rendement, à la fois européens et américains, ont également bénéficié d’une bonne collecte même si la fin de l’année a été marquée par un regain de volatilité, des inquiétudes sur la liquidité de la classe d’actifs ainsi qu’un accident retentissant dans l’industrie de la gestion avec la mésaventure de Third Avenue.

Matières Premières

Les fonds dédiés aux commodities (ETC) ont collecté 1,5 milliards d’euros après deux ans de décollecte. La majeure partie des flux, cependant, a été enregistrée au cours du premier trimestre.

Un secteur toujours plus « physique »

77% de la collecte nette en 2015 s’est faite par l’intermédiaire de produits à réplication physique. Au cours des deux dernières années, les investisseurs européens ont montré une nette préférence pour les produits physiques et l'industrie a en effet suivi cette tendance. Les deux plus importants émetteurs d’ETPs synthétiques (db x-trackers et Lyxor) ont continué à convertir plusieurs produits qui utilisaient des swaps vers des produits à réplication physique. Après cinq années de baisse continue, aujourd'hui, la part de marché des ETPs synthétique est de 25%. 

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A propos de l'auteur

Jose Garcia Zarate  is an ETF analyst with Morningstar UK.