Un risque d’erreur de politique monétaire en 2016 – Amundi

Amundi ne croit pas au scénario d’une normalisation de la politique monétaire de la Fed.

Jocelyn Jovène 08.12.2015
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Amundi ne croit pas au scénario d’une normalisation de la politique monétaire l’an prochain, même si la Fed remontera ses taux.

Mais compte tenu d’une croissance mondiale molle et surtout de l’appréciation effective du dollar par rapport aux autres devises, la Fed est plus dans la communication et la reconstitution de marges de manœuvre en matière de politique monétaire qu’autre chose.

« Depuis plusieurs années, la Fed ne parvient pas à faire ce qu’elle dit. On n’est pas à l’abri d’une erreur de politique monétaire », a averti Philippe Ithurbide, responsable de la recherche chez Amundi. « Nous avons eu les forward guidance, une communication sur les dots à laquelle les marchés et nous-mêmes ne croyons pas, et cela sur fond d’un cycle économique qui arrivera à maturité dans le courant du premier semestre 2016 », a-t-il expliqué au cours d’une conférence à Paris.

Malgré ces incertitudes, les responsables d’Amundi pensent que les investisseurs, toujours confronté à des taux longs durablement bas, trouveront de la performance (modeste) dans les actions européennes et japonaises, dans le crédit, et qu’ils devraient également considérer dans le courant de l’année des classes d’actifs délaissées comme les obligations indexées sur l’inflation, les marchés émergents (actions et dette en devise dure), ainsi que des actifs moins liquides comme les ABS ou les infrastructures.

« Les investisseurs institutionnels sont confrontés à un excès des cash. Contrairement à ce que l’on entend, les bilans des banques centrales ne se contracteront pas en 2016. Les investisseurs qui le peuvent devront donc s’exposer à des actifs peu liquides pour capturer des primes de risque encore attrayantes », a souligné de son côté Pascal Blanqué, directeur des investissements d’Amundi.

L’année 2016 pourrait également marquer un début de retour des capitaux vers les actifs émergents, fuis cette année en raison des inquiétudes des investisseurs liées au ralentissement de la croissance, notamment en Chine.

Le marché cherche toujours à déterminer quel est le nouveau potentiel de croissance de l’économie chinoise, comment le rééquilibrage vers des moteurs de croissance liés à la demande interne se déroulera et si les primes de risque sont suffisantes pour protéger contre un risque de nouvelle baisse des devises émergentes.

Faibles rendements, risque d’augmentation de la volatilité, nécessaire diversification des portefeuilles. Pour les responsables d’Amundi, l’année 2016 sera sans doute aussi délicate à gérer en termes d’allocation que ne l’a été 2015.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.