COP21 : des enjeux colossaux

Le coût du changement climatique représente déjà 1,6% du PIB mondial. Il pourrait doubler d’ici 2030.

Jocelyn Jovène 30.11.2015
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Alors que la température de la planète devrait cette année augmenter de 1 degré celsius pour la première fois depuis le début de l’ère industrielle, les gouvernements de 146 pays se retrouvent au Bourget pour la « Conference of Parties 21 » jusqu’au 11 décembre pour déterminer comment limiter l’augmentation de la tempérture de la planète en-deçà de 2 degrés celsius.

Ce seuil est considéré comme le niveau au-delà duquel le déréglement climatique aurait des conséquences graves pour la planète et l’humanité.

Pour respecter l’objectif des 2 degrés, les experts du climat affirment qu’il faudrait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici à 2050 et que la neutralité carbone soit atteinte avant la fin du siècle.

Selon les scientifiques, une augmentation de 2 degrés de la température du globle se traduirait par une élévation de 40cm du niveau des mers et océans, une diminution de 20% des réserves d’eau, et par une augmentation de 40% des cyclones sur la région Atlantique Nord, avec également sur les ressources piscicoles. La vie de 280 millions de personnes est à risque dans ce scénario.

Le coût du changement climatique est estimé à 1,2 billion (1.200 milliards) de dollars par an, soit 1,6% du PIB mondial, pourcentage qui pourrait doubler d’ici 2030.

Ces discussions interviennent à un moment délicat pour de nombreux pays, en particulier dans le monde émergent. Il est en effet admis que la demande d’énergie, d’eau et de nourriture va augmenter de manière dramatique d’ici 2030, en raison de l’augmentation de la population mondiale, qui atteindrait 8 milliards de personnes d’ici 2030 et 9,6 milliards en 2050 (contre 7,2 milliards actuellement).

Or imposer des limites aux activités humaines qui contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre peut peser sur le potentiel de croissance de certains pays. Tout le monde ne parle donc pas le même langage et la capacité à obtenir un compromis sur des objectifs contraignants dépend tant de la prise de conscience des populations de chaque pays que de la volonté politique des dirigeants actuellement au pouvoir.

L’autre difficulté des discussions tient au fait que ce ne sont pas toujours les plus gros pollueurs qui sont le plus affectés par le changement climatique. En effet, selon le Global Climate Risk 2015 Index, les pays les plus touchés en 2013 étaient les Philippines, le Cambodge et l’Inde.

Pourtant, d’après la Banque Mondiale, 100 millions de personnes verraient leurs conditions de vie se détériorer d’ici 2030 du fait du changement climatique, en raison des chocs sur l’agriculture et l’apparition de maladies.

Comme lors des précédentes négocations sur le climat, il s'agit avant tout de convaincre les pays à adopter des objectifs réalistes et à jouer un jeu un peu plus collaboratif.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.