L’Inde danse seule

Nous avons calculé les coefficients de corrélation entre les principales zones géographiques à un, trois et cinq ans, mis à jour à fin octobre.

Valerio Baselli 24.11.2015
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Que cela soit clair : le portefeuille parfait est comme l'Eldorado, inexistant. Sa construction, en fait, est très similaire à la préparation d'une recette : un mélange d'ingrédients et d‘expérience dont le succès reste très subjectif. Et tout comme une recette, ce qui est important est d'utiliser différents composants, mais qu’ils soient en mesure de donner un résultat cohérent. Par conséquent, le point de départ dans la construction d’un portefeuille financier est la diversification.

Le concept de diversification est assez simple : posséder une gamme hétérogène d'instruments financiers afin de réduire le risque global. Un portefeuille bien diversifié est un portefeuille dont les actifs sous-jacents sont peu voire pas corrélés entre eux. 

Dans un monde de plus en plus globalisé, il est essentiel d'avoir une idée de la façon dont les divers pays auxquels on est exposé peuvent interagir dans un portefeuille afin d'éviter d’être surexposé à  des zones qui peuvent connaître des évolutions similaires.

L’Inde de plus en plus indépendante et Tokyo toujours plus influent

En regardant les données ci-dessous, par exemple, on remarque comme l'Inde s’est petit à petit éloignée des dynamiques qui animent l’ensemble des pays émergents : le coefficient de corrélation entre l'indice MSCI Inde et le MSCI Emerging Markets est passé de 0,71 (au cours des 5 dernières années) à 0,18 l'année dernière. Les actions indiennes ont suivi la même tendance avec les marchés d’Amérique latine (de 0,61 à 0,03), avec les marchés frontières (de 0,44 à 0,01) et même avec les autres marchés émergents d'Asie (de 0,70 à 0,23).

L’explication de cette plus faible corrélation est sans doute lié à l’environnement économique, aux réformes mises en œuvre depuis 2013 et au fait que l’Inde bénéficie de la baisse du cours des matières premières quand d’autres pays émergents les exportent (cas de l’Indonésie, du Brésil ou de l’Afrique du Sud).

Inversement, on voit plutôt bien que le marché boursier japonais a vu sa sensibilité augmenter à l'échelle mondiale : la corrélation entre l'indice MSCI World et le MSCI Japon a bondi à 0,90 l'an dernier, contre 0,66 au cours des cinq dernières années.

Les zones géographiques analysées figurent ci-dessous. Les numéros correspondent à ceux qui apparaissent dans les tableaux.

  1. Msci World
  2. Msci USA
  3. Msci Eurozone
  4. Msci Europe
  5. Msci Emerging Europe
  6. Msci Italy
  7. Msci UK
  8. Msci Germany
  9. Msci Asia ex Japan
  10. Msci Japan
  11. Msci China
  12. Msci Latin America
  13. Msci Emerging Markets
  14. Msci Frontier Markets
  15. Msci India

 

Coefficient de corrélation à 1 an


Coefficient de corrélation à 3 ans


Coefficient de corrélation à 5 ans


Source : Morningstar Direct

 

 

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.